Taylor Fritz, le survivant de la première semaine
Il y a des matchs qui forgent un tournoi. Des batailles où le classement s’efface, où la fatigue s’installe mais où le mental, lui, tient le gouvernail. Taylor Fritz vient d’en vivre deux. Deux marathons. Deux passes d’armes qui, en temps normal, laissent des traces. Sauf que lui, il est encore là. Debout, solide, accroché à ses ambitions comme à sa raquette.
Face à Giovanni Mpetshi Perricard, c’était déjà une alerte. Le service supersonique du Français, la fougue du public, le piège était bien tendu. Mais Fritz a serré les dents, plié sans rompre, et surtout, trouvé ce petit supplément d’âme qu’on attend d’un top 15 quand le plan de jeu initial part en fumée.
Puis est arrivé le duel contre Diallo. Un autre jeune loup, un autre test. Là encore, cinq sets. Un bras de fer mental, physique, presque spirituel. Mais Taylor a tenu. Et s’est imposé, encore, sur le fil.
Le mental comme boussole
Il y a chez Fritz une forme de constance nouvelle. Plus mature, plus lucide. Moins de gestes d’humeur, plus de regards vers l’avant. À 26 ans, il semble enfin comprendre que dans les grands tournois, la beauté du jeu ne suffit pas. Il faut de l’âme. Et il en a montré, beaucoup.
« Un effort incroyable de Fritz ! Un immense respect pour sa résistance physique et mentale », a lancé Boris Becker, grand témoin de ce deuxième tour au goût d’épreuve initiatique.
Ce n’est pas juste de la sueur, c’est de la construction. Celle d’un joueur qui veut peser, enfin, dans les dernières lignes d’un Grand Chelem.
Pas de raccourcis, juste des réponses
Les premiers tours ? Une galère. Un mur d’obstacles que Fritz a traversé sans rature mais non sans peine. Mpetshi Perricard, c’était l’explosivité brute. Diallo, l’intensité continue. Deux profils différents, deux guerres à livrer, un même verdict : Fritz refuse de plier.
Ce qui frappe, ce n’est pas tant le tennis — propre, sans étincelles mais toujours juste — que l’attitude. Le mec serre le poing au bon moment, regarde son box avec la rage de ceux qui en ont bavé. Il sait que chaque point compte, que chaque jeu gratté est une victoire psychologique.
Et maintenant, on y croit ?
L’Américain n’a jamais vraiment été un favori. Pas une rockstar. Il a souvent navigué à l’ombre de Tiafoe, de Shelton, ou même de Tommy Paul. Mais là, dans cette édition qui commence à ressembler à un champ de mines, Fritz a une carte à jouer.
Il a déjà montré qu’il pouvait résister à la tempête. Reste à savoir s’il peut maintenant y danser.
Crédit photo : We Love Tennis
Laisser un commentaire