Brent Burns à Colorado : un dernier rodéo chez les gros bras
Il a la barbe d’un sorcier viking, le regard d’un tueur de pénalités, et le CV d’un vétéran qu’on ne présente plus. À 40 ans, Brent Burns continue son tour de la LNH, et sa nouvelle halte se fera dans les Rocheuses. L’Avalanche du Colorado vient de lui offrir un contrat d’un an pour un montant maximum de 3 millions, dont 1 million garanti.
Un pari raisonnable. Mais surtout un ajout qui sent bon le vestiaire solide et les séries costaudes.
Un monument de la LNH débarque à Denver
Burns n’est pas n’importe qui. Sélectionné 20e en 2003, il est devenu au fil des années l’un des défenseurs les plus singuliers de sa génération. Une stature de colosse (1,96 m, 104 kg), une barbe iconique, et un jeu tout sauf caricatural. Il n’a jamais été qu’un gros gabarit qui tape dans le tas. Il pense le jeu. Il lit les situations. Il distribue. Et quand il déclenche son tir, les gardiens savent que le danger ne vient pas toujours du top 6.
À San Jose, il a atteint son sommet : un Norris en 2017, des saisons à plus de 60 points, et une influence à tous les étages. Mais le temps passe, et depuis trois ans, c’est en Caroline qu’il continuait à faire parler ses jambes. La saison passée ? 82 matchs, comme d’habitude. Cinq points en séries. Pas un monstre de production, mais une boussole fiable.
Un joueur taillé dans le granit
Il y a des défenseurs techniques. Il y a des défenseurs physiques. Et puis il y a Burns, un joueur de l’ancien monde qui a su traverser les ères sans prendre la poussière. Sa polyvalence est presque absurde : le gars a même joué ailier à une époque, et ce n’était pas une blague.
Mais ce qui impressionne le plus, ce n’est pas sa fiche de stats. C’est sa durabilité. Le bonhomme vient d’enchaîner 925 matchs sans rater une seule rencontre. Oui, tu as bien lu. Une régularité digne d’un métronome, dans une ligue qui brise des corps chaque semaine. Et il ne s’agit pas d’un joueur de fond de banc. Burns tourne encore à plus de 20 minutes de temps de glace par match.
S’il franchit la barre des 1 500 matchs cette saison, ce ne sera pas un bonus sentimental. Ce sera mérité, point barre.
L’Avalanche veut du vécu, pas des promesses
Le Colorado ne manque ni de vitesse ni de stars. MacKinnon et Makar pilotent ce navire depuis des années avec l’obsession d’y ajouter une deuxième Coupe. Mais pour aller loin, il faut plus qu’un moteur puissant. Il faut de l’expérience. De la constance. Et des gars qui ne paniquent pas quand le tempo des playoffs devient infernal.
C’est exactement là que Brent Burns entre dans l’équation.
Il n’arrive pas pour être le visage de la défense. Il ne viendra pas voler les minutes à Makar ou à Toews. Mais il apportera ce que les grandes équipes recherchent quand les jours rallongent au printemps : un vétéran capable de jouer juste, de rester calme, et d’éteindre un feu en silence.
Un dernier chapitre pour un guerrier respecté
À 40 piges, il ne reste plus mille montagnes à gravir pour Burns. Mais celle-ci, il l’a choisie avec soin. L’Avalanche, c’est un groupe qui sait où il va. Une structure bien rodée. Un staff qui ne sur-utilisera pas ses jambes. Et surtout, une vraie chance de gagner.
Peut-être que Burns ne jouera plus 25 minutes. Peut-être qu’il ne plantera plus 15 buts. Mais il peut encore bloquer un tir crucial. Dégager un palet sous pression. Ou faire cette passe laser qui relance une transition au bon moment.
Et dans une équipe qui vise encore les sommets, ça vaut de l’or.
La bonne pièce au bon endroit
L’arrivée de Brent Burns à Denver, ce n’est pas juste une belle histoire de fin de carrière. C’est une pièce de puzzle qu’on pose avec précision, dans un coin qui manquait de relief. L’Avalanche n’a pas pris un risque. Elle a fait un choix lucide.
Et Burns, lui, n’a pas dit son dernier mot. Pas tant que la barbe touche encore la glace.
Crédit photo : SportsNet
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