Wimbledon : la désillusion de Jack Draper, lucide et combatif
Il y a des silences qui en disent long. Celui de Jack Draper, juste après sa défaite contre Marin Cilic à Wimbledon, en était un. Le regard dans le vide, les mots choisis, la voix parfois brisée par la déception : le Britannique n’a pas fui ses responsabilités. Dans une salle de presse bondée, Draper a reconnu sans détour que son niveau sur gazon n’était pas à la hauteur de ses ambitions.
« Franchement, j’ai été très déçu par ce que j’ai produit cette année sur herbe », a-t-il confié sans langue de bois. « Je ne me sentais pas du tout bien au Queen’s. Honnêtement, j’ai été surpris d’aller aussi loin, jusqu’aux demi-finales. » Un aveu brut, à mille lieues du discours lisse de circonstances.
Sur gazon, les fondations vacillent
Le contraste est saisissant. Sur dur ou sur terre battue, Draper dégage une assurance presque naturelle. Mais dès qu’il foule l’herbe britannique, quelque chose se dérègle. « Sur dur, je suis à l’aise. Sur terre aussi. J’ai l’impression que mon jeu est solide, avec peu de failles. Mais dès que je passe au gazon, tout change », analyse-t-il avec une lucidité rare à seulement 22 ans.
Ce Wimbledon 2025, il le voit comme un électrochoc. Un tournant plus qu’un échec. « C’est un moment important pour moi. Je dois réfléchir sérieusement à la manière de progresser à long terme. Je ne veux pas me contenter de rester sur place. »
McEnroe interloqué, Draper déterminé
La prestation de Draper, même entachée par la défaite, n’a pas laissé tout le monde indifférent. John McEnroe, toujours prompt à sortir une formule tranchante, a lâché un « Oh mon Dieu » à propos d’un aspect du jeu du Britannique – sans que l’on sache précisément ce qui l’a autant surpris. Une réaction qui montre, malgré tout, que Draper intrigue, qu’il fascine, qu’il est observé de près.
Mais Jack, lui, garde les yeux fixés sur l’horizon. « Je dois travailler. Travailler dur, surtout sur herbe. Je veux revenir plus fort. » Derrière les mots simples, on sent la volonté. L’envie de ne pas se laisser enfermer dans un rôle secondaire sur son propre Grand Chelem.
L’histoire ne fait que commencer
Il aurait pu baisser les bras, se cacher derrière les excuses. Il a choisi l’inverse. Draper veut apprendre, comprendre, corriger. Et revenir. Plus complet, plus solide, plus prêt. « Je sais que j’ai encore une grosse marge de progression. Et je suis prêt à faire ce qu’il faut. »
Ce Wimbledon restera une déception, oui. Mais aussi une balise sur son chemin. Jack Draper n’en est qu’au début de son histoire avec le tennis mondial. Et s’il parvient à apprivoiser cette maudite herbe, il pourrait bien, un jour, faire chavirer tout le Centre Court… mais pour les bonnes raisons.
Crédit photo : CediRates
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