Subway Series : Mets et Yankees, deux visages d’une même crise
Ce vendredi soir, New York va vibrer pour son classique : le Subway Series. Mets contre Yankees, Queens contre Bronx, deux visions du baseball, deux identités qui se toisent à quelques stations de métro d’écart. Mais cette année, le choc a un goût étrange. Plus qu’une rivalité, c’est un miroir tendu entre deux équipes qui peinent à respirer.
Les Mets veulent croire au réveil
Il n’y a pas si longtemps, le Citi Field résonnait des sifflets d’un public lassé. Les Mets ont touché le fond : 14 défaites sur 17 matchs, un bullpen en lambeaux, un effectif qui doute à tous les étages. Et pourtant… un frisson a parcouru Flushing cette semaine.
Deux victoires contre les Brewers. Deux bouffées d’oxygène. Ce n’est pas encore une remontée, mais c’est une main accrochée au rebord de la falaise. Pete Alonso a recommencé à cogner, Francisco Lindor à sourire, et même la rotation a enfin montré un soupçon de consistance. Alors forcément, à l’approche du duel contre les Bronx Bombers, l’espoir revient.
Yankees : chute libre et tension palpable
En face, l’ambiance est pesante. Les Yankees, leaders il y a encore trois semaines, dégringolent. 14 défaites sur leurs 20 dernières sorties. Une série noire qui a fait exploser la bulle d’invincibilité qu’ils traînaient depuis avril. Et la gifle reçue à Toronto cette semaine n’a rien arrangé : un sweep en quatre matchs, avec des erreurs mentales à la pelle et une attaque aux abonnés absents.
Aaron Judge est moins tranchant. Giancarlo Stanton traîne la jambe. Gerrit Cole est toujours blessé. Et pendant ce temps-là, Baltimore et Boston reprennent confiance. Le timing est cruel. Le Subway Series arrive au pire moment possible.
Boone garde le cap… pour l’instant
Face au chaos, Aaron Boone tente de garder la tête froide. Le manager des Yankees a pris la parole après la déroute à Toronto : “Ce n’est jamais agréable, surtout contre un rival de division. Mais on va passer au travers. On est trop bons pour rester là.” Calme en apparence, mais lucide. Il sait que le vent peut tourner vite dans le Bronx.
Et il en appelle au mental de ses joueurs : “Ce genre de série, ça vous forge. Ce n’est pas ce que les fans veulent entendre, mais c’est notre réalité. Il faut s’y confronter et avancer.” Le message est clair : il est encore temps de renverser la tendance, mais le compte à rebours est lancé.
Jasson Dominguez, l’éclair dans la nuit
Jeudi, dans la défaite 8-5 face aux Blue Jays, un nom a brièvement électrisé le dugout new-yorkais : Jasson Dominguez. Le gamin a frappé quatre hits, avec la fraîcheur et l’insouciance de ses 21 ans. Dans une équipe qui semble marcher dans le sable, lui court encore.
Ce genre de performance ne sauve pas une saison, mais elle allume une étincelle. Les fans l’ont vu, les coéquipiers aussi. Peut-être que le déclic viendra de là.
Le moment de vérité pour New York
Vendredi, au Citi Field, ce sera bien plus qu’un match de saison régulière. Le Subway Series, c’est l’identité de New York qui se joue, la fierté des boroughs, et cette année, un vrai tournant.
Les Mets veulent prouver que leur creux est derrière eux. Les Yankees doivent montrer qu’ils ont encore du répondant. Ce n’est pas encore octobre, mais ça y ressemble déjà. Parce qu’à New York, on ne pardonne pas longtemps la médiocrité. Et parce que parfois, une série de deux matchs peut tout relancer. Ou tout faire exploser.
Les lumières sont allumées. Le rideau se lève. New York attend un héros. À voir qui osera prendre le rôle.
Crédit photo : Hibernia Bar
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