George Springer régale et les Blue Jays piétinent les Yankees
Une fessée. Une claque. Une correction XXL. Choisissez le mot que vous voulez, mais sachez qu’aucun ne décrira vraiment ce qu’il s’est passé jeudi soir au Rogers Centre. Les Blue Jays ont roulé sur les Yankees, 22 à 5, dans un match qui a tourné à la démonstration. Et en chef d’orchestre de ce récital canadien, un homme : George Springer, l’allumette, le moteur, le vétéran en feu.
Deux home runs, quatre points produits, une attitude de patron. Springer a mis le feu aux tribunes, et les Yankees, eux, ont regardé la maison brûler sans pouvoir sortir l’extincteur.
Springer show, épisode 107
Il y a des soirées où tout semble trop facile. Pour George Springer, celle-ci en faisait partie. Dès sa première apparition au bâton, le ton était donné. Puissant, précis, implacable. Le premier homer est parti comme une fusée, sans une once de doute. Le second ? Encore plus violent. La balle a traversé le ciel de Toronto comme un message : ici, c’est nous les patrons.
Springer ne s’est pas contenté d’empiler les stats. Il a imposé son rythme, dicté le tempo, contaminé ses coéquipiers avec son énergie. Ce genre de match où tout part d’un regard, d’un cri, d’un contact au bon moment. Le genre de match qu’on retient dans une saison.
Une armée autour du capitaine
Mais ce festival offensif n’était pas un one-man show. Addison Barger, le rookie au swing ciselé, a envoyé sa propre balle hors du parc. Trois hits, deux points, et un sourire qui en dit long sur son niveau de confiance. Nathan Lukes, lui aussi, a sorti la batte : trois coups sûrs, deux points marqués. Tout le lineup s’est régalé, chacun apportant sa pierre au massacre.
C’était une attaque qui ressemblait à une vague. Pas une vague tranquille. Une vague qui emporte tout, qui fait mal, qui ne s’arrête jamais. Les Yankees ont vu les manches défiler comme des uppercuts.
La défense n’a pas flanché
Côté monticule, Chris Bassitt a sorti la truelle et a bétonné l’affaire. 5 manches et deux tiers, neuf strikeouts, trois petits points concédés. Rien d’extravagant, mais une maîtrise totale. **Jeff Hoffman, en closer, est venu verrouiller tranquillement le neuvième. 21e sauvetage pour lui, sans transpirer.
Pas de faute, pas de craquage, pas de fioriture. Juste du baseball propre, précis, solide. Le genre de performance qu’on ne voit pas souvent du côté de Toronto. Mais quand ça clique, ça fait des dégâts.
Les Yankees en plein naufrage
En face, c’était Waterloo. Ou pire. Trent Grisham a bien envoyé un home run pour sauver l’honneur, Jasson Dominguez a cogné quatre fois, mais ça s’arrête là. Défensivement, c’était un calvaire. Clayton Beeter, le lanceur remplaçant, a explosé en plein vol : trois points en moins de deux manches, un regard perdu, et un bullpen laissé à l’agonie.
Ce n’est pas juste une défaite. C’est un avertissement. Les Yankees, pourtant dans la course en AL East, **n’ont pas montré le niveau**. Et dans une division aussi serrée, chaque humiliation laisse une trace.
Toronto garde la main
Au classement, ce match n’en vaut pas plus qu’un autre. Mais dans les têtes, c’est un statement. Les Blue Jays restent en tête de l’American League East. Un match d’avance, et surtout, **un ascendant psychologique évident sur leurs rivaux new-yorkais.
Les playoffs, c’est dans trois mois. Mais ce genre de victoire, ça construit une dynamique, ça soude un vestiaire, ça donne du carburant pour les longues semaines d’été.
Toronto peut souffler. Ou plutôt, respirer la confiance à pleins poumons.
La suite ? Simple : confirmer
Ce genre de match est rare, presque irréel. Mais il ne comptera vraiment que si les Jays confirment. La saison est longue, cruelle, imprévisible. Ce soir, Springer et ses gars ont tutoyé la perfection. Reste à le refaire. Encore. Et encore.
Mais une chose est sûre : quand les Blue Jays jouent comme ça, personne ne veut les croiser. Pas même les Yankees. Surtout pas les Yankees.
Crédit photo : YANKEES-AZULEJOS (AP)
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