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NBA - Gary Payton : Le virtuose de la défense et des mots

NBA – Gary Payton : Le virtuose de la défense et des mots

Seattle, entre légende urbaine et icône du basket

Seattle. Rien qu’à l’évocation du nom, un parfum de nostalgie monte aux narines. Une ville à la pluie fine et au groove profond. Une cité qui vibre au son du grunge, qui sent le café chaud et les trottoirs mouillés. Berceau de Nirvana, repaire de techos, ville verticale où les gratte-ciel percent les nuages bas comme des middle fingers tendus vers le ciel gris. Mais Seattle, c’est aussi et surtout, pour beaucoup, une place forte du basket. Une terre sacrée. Un sanctuaire vidé trop tôt de ses prières orange et de ses hurlements de fans.

Les Supersonics, une ère dorée

Avant que le tonnerre ne gronde à OKC, il y avait le rugissement du KeyArena. Là-bas, les Seattle Supersonics ne jouaient pas : ils imposaient. Une franchise avec de la gueule, du style, une couleur verte iconique et une vibe résolument à part. Créés en 1967, champions en 1979, ils ont traversé les décennies avec la nonchalance classe des groupes cultes. Mais les années 90, c’était leur climax. Et au centre de cette tempête : Gary Payton. The Glove. Le trash talker au sourire carnassier et à la défense asphyxiante.

Avec Shawn Kemp, le duo formait une dynamite capable de cramer n’importe quelle défense. Alley-oops, contre-attaques en furie, dunks venus de l’espace. C’était du spectacle brut, à mi-chemin entre un concert de rock et une émeute bien chorégraphiée.

Gary Payton, cerveau et chien de garde

Si Kemp était l’explosion, Payton en était le détonateur. Tout passait par lui. Meneur au sang chaud, trash talker en chef, défenseur impitoyable. Le type te regardait droit dans les yeux, te collait aux pompes comme une ombre, te glissait à l’oreille ce que ta mère pensait de ton handle et repartait avec la balle. Il était là pour te faire dérailler, te pousser à bout. Une main collée au ballon, l’autre dans ton cerveau.

Offensivement ? Sous-coté. Beaucoup trop. Alors que les médias glorifiaient Stockton pour ses passes ou Kidd pour sa vision, Payton empilait les points. Il faisait tourner, certes, mais il scorait aussi. Et pas de la manière douce. Du mid-range bien crade, des drives appuyés, des floaters plein d’assurance. C’était du solide. Du sérieux. Du street pur jus, poli par l’élite.

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Un mental trempé à l’acier de l’asphalte

Le bonhomme vient d’Oakland, pas d’une école privée. Il a grandi dans le bruit, la poussière et les playgrounds où la survie passe par le respect. Et le respect, tu le gagnes en mettant ton adversaire au sol, métaphoriquement ou non. The Glove n’a jamais eu besoin de s’excuser pour son style. Il l’a imposé.

Son trash talk ? Un art. Une arme. Une marque de fabrique. Il jouait comme il parlait : frontal, sans filtre, avec une intensité quasi animale. Mais derrière la provocation, un QI basket affûté comme une lame. Il lisait les attaques, sentait les timings, anticipait les trajectoires. C’était un général sur le parquet, et ses soldats dansaient à son rythme.

Un fantôme qui hante toujours la ville

Depuis 2008, plus de Sonics. Le vide. Un arrachement. Un crime de lèse-basket. Le départ de la franchise à Oklahoma City, c’est un peu comme si on avait arraché le cœur d’un gamin de 10 ans pendant sa première finale de conf’. Il reste les maillots vintage, les clips flous sur YouTube, les anecdotes enflammées entre deux bières.

Mais surtout, il reste Gary. Sa voix rauque sur les podcasts. Son nom dans les rumeurs dès qu’un retour des Sonics est évoqué. Son aura, intacte. À Seattle, il n’est pas juste un ancien joueur : c’est un monument. Une légende vivante. Un rappel que la ville n’a pas juste eu une équipe NBA. Elle a eu une identité. Une âme. Et elle a eu Gary Payton.

Seattle n’a jamais cessé d’être une ville de basket

Même sans franchise, le basket suinte encore des trottoirs de la ville. Jamal Crawford y a fait ses gammes. Dejounte Murray aussi. Paolo Banchero en est un pur produit. Des summer leagues au Pro-Am de The CrawsOver, le cuir continue de rebondir entre les averses.

Et les fans ? Toujours là. Toujours chauds. Prêts. Prêts à remplir une salle. Prêts à scander le vert et or. Prêts à revivre les heures Payton-Kemp, Detlef Schrempf, Ray Allen, Rashard Lewis. Prêts à faire revivre une franchise qui n’a jamais réellement disparu des cœurs.

Crédit photo : Keith Allison via Wikimedia Commons

Auteur/autrice

  • Pierre Boulben

    Ancien journaliste sportif passé par L’Équipe et ESPN, passionné de football, de tennis et de sport en général, je dirige depuis deux ans la rédaction de PenseBet. J’y supervise les articles de tendances, les analyses statistiques sur les grandes ligues sportives, ainsi que la couverture de l’actualité au quotidien.


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