Alpine frappe fort avec Steve Nielsen à la manœuvre
Il y a des annonces qui passent inaperçues, noyées dans le flot des communiqués insipides. Et puis il y a celles qui claquent comme un coup de tonnerre dans le paddock. L’arrivée de Steve Nielsen chez Alpine F1, en tant que directeur général des opérations, appartient clairement à la deuxième catégorie. Pas une rustine. Pas un coup de com’. Un vrai choix. Un virage. Et peut-être, enfin, le coup de volant dont Enstone avait besoin.
Un vétéran du paddock, pas un novice aux dents longues
Dans un monde où les costards propres aiment se faire passer pour des stratèges, Nielsen c’est l’inverse. Ce n’est pas un homme de powerpoint. C’est un gars de la piste. Un gars de terrain. Quiconque a fréquenté les stands sait que ce nom-là pèse lourd dans le game. Benetton, Renault, Williams, FIA… L’homme a tout vu. Mieux : il a tout vécu. Et surtout, il sait gagner.
Ce n’est pas une figure décorative parachutée pour faire plaisir à Briatore. C’est une pièce maîtresse. Un architecte du quotidien, capable de remettre une structure bancale sur ses rails. Dans les années 2000, c’était déjà lui aux manettes opérationnelles quand **Renault raflait deux titres d’affilée** avec Fernando Alonso. Aujourd’hui, c’est ce même savoir-faire qu’Alpine espère injecter dans ses veines.
Un retour aux sources, mais pas au passé
L’histoire est belle. Nielsen revient à Enstone, pile à l’endroit où tout avait démarré pour lui. Mais ne comptez pas sur lui pour jouer la carte nostalgie. Il n’est pas là pour raconter les années glorieuses au coin du feu. Il est là pour faire bouger les lignes. Alpine est à la croisée des chemins, et Nielsen en est pleinement conscient.
Il ne remplace pas Oliver Oakes poste pour poste, et c’est tant mieux. Le rôle est redéfini, taillé sur-mesure. Plus de proximité avec les équipes, une main ferme sur les process, **une présence active sur les circuits. Fini les décisions prises à distance. Place à l’action, au feedback instantané, à l’humain.
Alpine en quête de cohérence
Depuis deux ans, Alpine joue à un jeu dangereux : celui du potentiel non exploité. Les ambitions sont là, les investissements aussi. Mais l’exécution, elle, vacille. Les résultats oscillent, les choix stratégiques manquent de clarté, et les pilotes — aussi talentueux soient-ils — peinent à briller sans une machine solide derrière eux.
Avec Nielsen, le message est clair : Alpine veut reconnecter le cerveau à ses jambes. Redonner du sens à chaque rouage, de l’usine au paddock. Faire en sorte que les idées brillantes accouchent enfin de chronos rapides.
Briatore supervise, Nielsen opère
Il faut aussi parler de la dynamique interne, parce que tout se joue là. Depuis que Flavio Briatore a repris la main sur le projet, beaucoup s’interrogeaient : qui tient vraiment le volant ? Qui donne la direction ? Avec Nielsen, on y voit plus clair. Briatore supervise, impulse, provoque. Nielsen, lui, exécute, structure, fédère.
Ce duo improbable a déjà fonctionné par le passé. Et même s’ils n’ont pas les mêmes méthodes, ils partagent un objectif commun : ramener Alpine là où elle doit être. Pas sur la sixième ligne de grille. Mais dans le combat frontal avec Mercedes, Ferrari et Red Bull. Et ce n’est pas qu’une question de moteur.
Le verdict viendra de la piste
Sur le papier, cette nomination coche toutes les bonnes cases. Expérience, légitimité, connaissance du terrain. Mais en Formule 1, **le réel ne pardonne rien**. Ce sont les dixièmes au tour qui trancheront, pas les CV. Nielsen le sait mieux que quiconque. Il n’aura pas d’état de grâce. Juste une mission : remettre Alpine sur la carte.
Et si l’équipe veut vraiment retrouver son éclat, ce ne sera pas avec des slogans. Ce sera avec des décisions fortes, une culture claire, et des leaders capables de prendre les bonnes décisions quand la pression monte.
Steve Nielsen est de cette trempe-là.
Reste à voir si sera la solution bonne solution pour qu’Alpine retrouve les sommets, alors que sa saison a du mal à démarrer
Crédit photo : Motociclismo
Laisser un commentaire