Saison 2025 : les gauchers prennent le pouvoir en MLB
À mi-chemin d’une saison déjà riche en rebondissements, un fait inattendu s’impose au cœur du paysage MLB : les lanceurs gauchers dominent comme jamais auparavant. Ce qui n’était qu’une curiosité statistique en avril est devenu, en juillet, un véritable renversement d’ordre établi.
Des chiffres qui font basculer l’histoire
Avec une moyenne de points mérités (ERA) fixée à 3,64, les gauchers surclassent la moyenne ajustée de la ligue de 11 %. Les droitiers, eux, plafonnent à 4,22, soit 4 % en dessous de cette même moyenne. C’est un écart inédit, même sur une période de trois mois. Depuis que les statistiques existent avec rigueur, jamais les gauchers n’avaient affiché un tel écart positif — et surtout, de façon aussi constante.
Traditionnellement, les gauchers ont toujours eu un léger avantage : effet de surprise, rareté du profil, angles de lancers plus complexes… Mais là, on parle d’une domination statistique sans précédent depuis les années 1950.
Un club d’élite qui fait basculer la balance
Parmi les 25 meilleurs partants de la ligue selon l’ERA ajustée, 13 sont des gauchers. Et pourtant, ils ne représentent que 22 des 72 lanceurs qualifiés. Si on étend un peu le champ et qu’on regarde ceux ayant lancé au moins 30 manches, près de 3 gauchers sur 4 font mieux que la moyenne en matière de prévention des points. C’est tout sauf un hasard.
Et les progressions individuelles en témoignent. Quatre des six plus fortes baisses d’ERA par rapport à 2024 concernent des gauchers :
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- -1,75 – RHP Hunter Brown, Houston Astros
- -1,26 – LHP Yusei Kikuchi, Los Angeles Angels
- -1,12 – LHP Max Fried, New York Yankees
- -1,01 – LHP Carlos Rodon, New York Yankees
- -0,86 – RHP Logan Webb, San Francisco Giants
- -0,81 – LHP MacKenzie Gore, Washington Nationals
Se glissent aussi dans ce top des droitiers en feu, comme Hunter Brown (−1,75) ou Logan Webb (−0,86), mais les gauchers, eux, sont en meute.
Un phénomène au-delà de la tendance
Ce n’est pas juste une bonne passe. Ce que l’on observe pourrait bien être le reflet d’un changement plus profond dans la façon dont les gauchers s’adaptent à l’évolution du jeu. Balles plus rapides, meilleurs commandements en zone, stratégie plus affûtée contre les droitiers… Tout semble s’aligner pour que les gauchers soient non seulement efficaces, mais dominants.
On plaisante souvent en évoquant une force obscure à l’œuvre — un clin d’œil au mot “sinistre”, qui signifiait autrefois “gauche”. Mais en réalité, c’est sans doute plus simple : les gauchers ont appris à maximiser leurs atouts dans un jeu qui, autrefois, ne leur laissait que peu de marge.
Skubal et les autres : des talents qui redessinent la carte
Un nom revient souvent : Tarik Skubal. À lui seul, il incarne cette montée en puissance. Bien sûr, aucun joueur ne peut, à lui seul, faire pencher la balance. Mais lui et quelques autres, bien ancrés dans la rotation de leurs équipes, redéfinissent ce que signifie être un as aujourd’hui.
La question n’est plus de savoir si cette tendance est réelle, mais combien de temps elle durera. Et à l’heure actuelle, rien ne laisse présager une inversion rapide. Les gauchers dictent le tempo — et tout le monde, y compris les frappeurs droitiers, devra s’y faire.
Crédit photo : US Sports Recap
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