Joe Dumars secoue la ruche à New Orleans
Pas besoin de période d’observation ou de phase d’intégration. À peine nommé vice-président exécutif des Pelicans, Joe Dumars a enfilé le bleu de chauffe et a commencé à remodeler le roster avec un aplomb qui ne laisse personne indifférent. Résultat ? Deux coups de poker dès le mois de juillet : Jordan Poole dans les valises, un pivot de Maryland chopé avec le 13e pick, au prix d’un choix non protégé en 2026.
Les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir. Mais Dumars, c’est pas le genre à se cacher derrière les rideaux. « Je m’en fous des critiques », a-t-il balancé dans une interview à Andscape. Sobre. Net. Tranchant. Le genre de déclaration qui met tout le monde au courant : il est là pour secouer l’arbre, pas pour caresser les branches.
Poole dans le bayou : pari fou ou masterclass ?
Jordan Poole. L’homme au handle électrisant, mais aussi au shoot parfois lunaire. New Orleans lui offre un nouveau départ, loin du chaos de Washington et du confort de Golden State. Et pour Dumars, c’est un move stratégique.
« Si t’as pas de backcourt dynamique aujourd’hui, t’es mort », résume-t-il. Poole a déjà été champion, il sait ce que c’est de jouer des minutes qui comptent. Le plan ? En faire un sixième homme de luxe, un instant offense sorti du banc. Comme un Lou Williams 2.0 sous stéroïdes.
Mais Poole est aussi imprévisible. Capable d’empiler 30 points ou de cramer 12 possessions. C’est le genre de joueur qui peut te faire gagner un match, ou t’en coûter deux. Un move risqué ? Oui. Mais Dumars préfère le risque à la stagnation.
Zion & Joe Dumars courtside for the Summer Pels 🤝 pic.twitter.com/PcZ34mKf8v
— New Orleans Pelicans (@PelicansNBA) July 16, 2025
Le choix n°13, un saut dans l’inconnu
Grimper dans la draft, sacrifier un pick non protégé de 2026 pour choper un pivot du Maryland à la 13e position ? Pas le genre de décision qui fait l’unanimité. Mais Dumars l’assume. Totalement.
« On a vu une opportunité d’avoir deux picks de loterie, on l’a saisie. Point. »
Traduction : il n’est pas venu pour gérer à vue. Il est là pour construire, quitte à faire grincer quelques dents. Et dans un marché comme New Orleans, où les superstars flirtent souvent avec la sortie, il faut parfois oser le all-in.
Un retour à la maison… et un projet long terme
Dumars n’est pas venu là par hasard. Il a décliné les Kings et les Suns pour revenir en Louisiane, son État natal, là où il sentait que les planètes s’alignaient : « Le bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. »
Et dans son plan, le noyau existant est loin d’être à jeter. Zion, Ingram, CJ : un trio qui, sur le papier, tient la route. Pour lui, il fallait juste ajouter de la cohérence autour. « J’ai estimé qu’on avait un noyau très bon, maintenant il faut construire autour, avec les bons types de profils. »
Zion, la franchise… et le réveil attendu
Enfin, impossible de parler Pelicans sans évoquer Zion Williamson, l’éternel espoir entre deux blessures. Dumars ne s’en cache pas : il l’a pris à part. Longtemps. Plusieurs fois. Pour lui faire comprendre ce que personne n’ose vraiment dire publiquement.
« À 25 ans, il est temps d’assumer. D’être un leader, un capitaine, le visage de cette franchise. »
Le message est clair. Fini le statut de phénomène en devenir. Place au joueur adulte, au patron d’un vestiaire qui cherche encore sa colonne vertébrale.
Le style Dumars : pas là pour plaire, là pour gagner
Joe Dumars n’a jamais été flashy. Ni en tant que joueur, ni en tant que dirigeant. Mais son passage à Detroit parle pour lui. Il sait construire une équipe. Il sait gagner. Et s’il faut casser quelques vitres au passage, ça fait partie du job.
À New Orleans, il hérite d’un effectif talentueux mais bancal, d’un public exigeant mais passionné, et d’une franchise trop longtemps coincée entre deux projets. Lui, il a déjà choisi son camp : celui du mouvement, de la prise de risque, de la vision à long terme.
Les Pelicans ne seront peut-être pas prêts demain. Mais une chose est sûre : avec Joe Dumars aux manettes, ils ne vont plus tourner en rond.
Crédit photo : Matthew Hinton-USA TODAY Sports
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