Le fil rouge d’un projet à développer
Il n’a pas encore marqué l’histoire de la NBA, ni même fait lever la foule du Rocket Mortgage FieldHouse. Mais Luke Travers n’est pas un nom à enterrer trop vite. À 23 ans, le natif de Perth continue de tracer sa route dans l’ombre, discrètement, patiemment. Et Cleveland vient de lui tendre une nouvelle perche en le re-signant sur un contrat two-way.
Pas une surprise, mais un signe. Celui que les Cavs voient quelque chose en lui, quelque chose à faire éclore. Peut-être pas une étoile, mais un maillon. Un type sur qui on peut compter un soir de back-to-back compliqué à Detroit ou pour colmater une blessure de fin janvier.
Une saison G League qui interpelle
Il n’a pas brillé en NBA. 12 petits matchs la saison dernière, pour un total modeste : 1 point, 1,7 rebond, 1,2 passe de moyenne. À peine le temps de s’échauffer, à vrai dire. Mais ce serait réducteur de juger Travers sur ces chiffres.
Car pendant ce temps, à l’étage du dessous, en G League avec les Cleveland Charge, le garçon a livré une copie sérieusement convaincante. En 21 matchs, il a tourné à 17 points, 9,9 rebonds, 7 passes, 1,5 interception et 1,2 contre pour 34 minutes en moyenne. C’est ce genre de ligne statistique qui fait lever un sourcil aux décisionnaires. Et dans le cas présent, qui pousse une franchise à sortir une qualifying offer sur la table.
Un contrat two-way, mais un vrai test
Ce contrat, Travers l’a accepté. Un an, 85 000 dollars garantis, et la possibilité de naviguer entre la G League et l’équipe première. Un rôle flou, oui, mais une porte ouverte. C’est souvent par là que les joueurs les plus accrocheurs s’engouffrent pour se faire une place.
Il retrouvera dans cette mission un autre two-way du roster : Nae’Qwan Tomlin. Deux profils différents, mais une même volonté d’exister dans une rotation NBA. En face, un Emoni Bates remercié par Cleveland, et un Tyrese Proctor (choix du deuxième tour) qui, lui, a obtenu un contrat de quatre ans partiellement garanti. Le message est clair : certains auront leur chance. À condition de la saisir.
Travers, profil rare ou joueur de devoir ?
Avec ses 2,03 mètres, sa polyvalence défensive et sa lecture du jeu, Travers coche des cases. Pas flashy, mais utile. Pas clinquant, mais propre. Un joueur old school dans une NBA qui aime les couteaux suisses silencieux. Dans un effectif qui cherche à gagner maintenant tout en construisant demain, il peut devenir ce lien entre les ambitions immédiates et la patience du développement.
Mais à lui de montrer que la G League n’était pas juste une parenthèse de stats en liberté. Il lui faudra prouver qu’il peut défendre sur des extérieurs NBA, poser un écran, faire la passe juste, et occasionnellement planter à trois points quand on lui tend la gonfle dans le corner.
Cleveland veut construire sans bruit
Pas de trade tonitruant, pas de free agent clinquant. À l’heure où certaines franchises empilent les moves estivaux comme dans un jeu vidéo, les Cavaliers tracent leur route en silence. Travers n’est qu’un pion, certes. Mais un pion bien placé peut faire basculer une partie.
Alors oui, on est encore loin d’un rôle majeur pour l’Australien. Mais dans cette ligue, tout peut aller très vite. Il suffit d’un match, d’une blessure, d’un run réussi. Et si Travers continue à bosser dans l’ombre, à répéter les efforts, à cocher les cases, qui sait ? Peut-être qu’un jour, ce contrat two-way ne sera plus qu’un souvenir flou, sur une ligne de CV bien plus longue.
Crédit photo : Hoopswire
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