Terry McLaurin, sous-payé et sous-estimé : le receveur modèle veut enfin son dû
Depuis cinq saisons, il court des tracés millimétrés. Il se bat sur chaque snap, chaque yard. Il garde le silence quand les passes volent dans les chaussettes ou dans les tribunes. Il serre les dents quand son quarterback change toutes les deux semaines. Mais cette fois, Terry McLaurin a levé la voix.
Et franchement, il était temps.
McLaurin, l’élégance dans le chaos
À Washington, les saisons passent et se ressemblent : espoirs avortés, coaching instable, et une valse de quarterbacks à donner le tournis à un métronome comme McLaurin. Depuis 2019, le receveur n’a connu que l’instabilité — Case Keenum, Dwayne Haskins, Alex Smith, Taylor Heinicke, Carson Wentz, Sam Howell… Et malgré ça ? Cinq saisons, cinq fois plus de 900 yards. Une seule constante dans une équipe qui en manque cruellement.
Il y a un mot pour ça : professionnalisme. Et un autre : production.
L’an dernier, “Scary Terry” a sorti sa meilleure saison : 13 touchdowns, 1 177 yards, des réceptions clutch à la pelle. Mieux encore : il l’a fait avec un rookie — Jayden Daniels — à la baguette, un espoir enfin digne d’un projet de reconstruction sérieux.
Le nouveau marché des receveurs explose… sans lui
Si McLaurin râle aujourd’hui, ce n’est pas par caprice. C’est parce que, pendant que ses collègues d’université remplissent des valises de billets, lui attend toujours son tour. Ja’Marr Chase a touché 120 millions garantis. Garrett Wilson, 130 millions sur quatre ans. Même A.J. Brown et DK Metcalf, draftés la même année, ont signé pour le double de son contrat actuel.
Et McLaurin ? Toujours coincé à 22 millions garantis sur son extension de 2022. Un deal signé avant que le marché ne parte en orbite. À l’époque, il n’avait pas encore été sélectionné au Pro Bowl. Aujourd’hui, il est dans la discussion avec les meilleurs — et il le sait.
“Quand tu regardes ce que les receveurs élites sont payés aujourd’hui, je suis à ce niveau”, a-t-il lâché, calme, mais ferme. Pas besoin de crier quand ton jeu parle déjà fort.
Washington joue avec le feu
Alors pourquoi Washington traîne-t-il la patte ? Ce n’est pas une question de cap salarial — les Commanders ont de la marge. Ce n’est pas une question de performance — McLaurin coche toutes les cases. Leadership, constance, production. C’est peut-être une question de vision. De savoir si le nouveau staff veut construire autour de lui… ou repartir de zéro, encore.
Mais attention : le receveur aura 30 ans en septembre. Et si rien ne se passe, il sera libre comme l’air en mars prochain. Libre, et très convoité. Spotrac estime sa valeur à 31 millions par an. Pour un joueur qui n’a jamais fait de vagues, qui a survécu au chaos ambiant, et qui pourrait devenir le grand frère idéal d’un jeune QB comme Daniels, ne pas lui offrir un nouveau contrat maintenant, c’est flirter avec une faute professionnelle.
Un leader qu’on ne remplace pas
Dans une NFL obsédée par la jeunesse et les contrats rookie, Terry McLaurin est une anomalie. Un joueur qui produit sans faire de bruit. Un joueur qui mérite qu’on investisse en lui, pas seulement pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il représente : la stabilité dans une franchise qui n’en a jamais eu.
Les Commanders veulent changer d’ère ? Très bien. Mais dans ce cas, il leur faut des visages, des piliers. Et McLaurin peut être ce visage. Ce capitaine silencieux. Ce chaînon fiable sur qui compter quand tout s’effondre.
Encore faut-il qu’on le traite comme tel.
Le temps presse
Terry McLaurin ne demande pas l’impossible. Il demande simplement que son jeu, son engagement et sa loyauté soient reconnus à la hauteur du marché. Et dans une NFL où l’argent va aux joueurs flashy, il rappelle qu’un homme peut rester discret tout en étant indispensable.
Les Commanders ont une chance de faire les choses bien. De récompenser le soldat modèle avant qu’un autre ne le fasse à leur place. Parce qu’au fond, la question n’est pas “est-ce que McLaurin mérite d’être payé ?” mais plutôt “que deviendra Washington s’il part ?”
Crédit photo : Mitchell Leff/Getty Images
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