Washington a retrouvé une lionne
Ce dimanche à Washington, un rugissement a secoué le circuit WTA. Celui de Leylah Fernandez, qui a balayé la Russe Anna Kalinskaya en deux petits sets, 6–1, 6–2. Une finale expédiée comme une lettre à la poste, avec l’autorité d’une joueuse qui en a vu d’autres, qui a galéré, douté, mais qui revient plus forte, plus précise, plus affamée.
Il y a des victoires qui comptent pour les points, et d’autres qui pèsent dans la tête. Celle-ci fait les deux. Et au-delà de la performance, c’est un message que Leylah a envoyé : elle est bien là, et elle n’a pas fini de faire du bruit.
Deux ans d’ombre, une semaine de lumière
Ce trophée à Washington n’est pas juste une coupe de plus dans l’armoire. C’est une délivrance. Car ces deux dernières saisons ont laissé des cicatrices. Physiques d’abord, mentales surtout. Leylah a connu la traversée du désert, entre blessures, doutes, et une pression qui colle à la peau depuis sa finale à l’US Open.
Alors cette victoire, elle l’a savourée. “Cela me donne tellement de confiance !”, lâchait-elle après coup, visiblement soulagée. “Ces deux dernières années ont été dures… mais voir que ça paye enfin, c’est tellement gratifiant.” Et ce n’est pas qu’une posture médiatique : sur le court, tout transpirait la libération. Le relâchement. L’envie.
Une partition sans fausse note
Face à Kalinskaya, classée 31ᵉ mondiale, Leylah a joué juste. Tout simplement. Le revers qui claque, le service qui fuse, les contre-pieds qui font mal… Et cette attitude, ce feu intérieur qui ne vacille jamais. À peine le match lancé qu’elle menait déjà 4–0. Une leçon de timing, de précision et de lecture de jeu.
Surtout, elle a imposé son rythme. Kalinskaya n’a jamais eu le temps d’installer quoi que ce soit. Chaque tentative d’échange long était écourtée par une gifle en bout de ligne ou une montée éclair au filet. Leylah a dicté, Kalinskaya a subi.

Une Québécoise qui inspire
Il y a quelque chose de magnétique chez Leylah. Ce n’est pas qu’une question de tennis. C’est son regard, son intensité, cette capacité à emmener les gens avec elle. À faire vibrer un public. Et quand elle gagne, ce n’est pas juste elle qui lève les bras. C’est tout le Québec qui se redresse un peu.
Ce retour au premier plan est une bouffée d’oxygène pour le tennis canadien. Un coup de projecteur aussi sur ce que ça prend, pour réussir dans ce sport de solitaires : du cran, de la résilience, et une foi inébranlable en son propre jeu.
Le meilleur est peut-être devant
Washington, ce n’est qu’une étape. Mais c’est une étape qui change la trajectoire. Leylah Fernandez n’est plus en mode survie. Elle avance. Et si elle continue sur ce rythme-là, personne ne voudra la croiser au prochain Grand Chelem.
Son tennis est affûté, son mental aussi. Elle joue avec les tripes, mais aussi avec la tête. Et quand ces deux éléments sont alignés chez une joueuse de son calibre, ça peut faire très, très mal.
Alors oui, les Québécoises peuvent bomber le torse. Parce qu’elles ont en Leylah une athlète qui se bat, qui doute, qui chute, mais qui se relève. Une joueuse vraie, inspirante, et plus redoutable que jamais.
Crédit photo : Vincent Thian / Associated Press
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