Alexander Zverev, l’éternel finaliste : confidences après la finale face à Sinner en Australie
Londres. Un rooftop Adidas baigné de gris typiquement britannique. Au milieu des flashs, des balles dédicacées et des sourires un peu forcés, Alexander Zverev laisse tomber le masque. Quelques mois ont passé depuis la finale perdue face à Jannik Sinner à Melbourne, mais dans ses mots, la cicatrice est encore fraîche.
« Je pensais vraiment que j’allais le faire cette fois. Je me suis dit : c’est le moment. Et puis… »
Et puis, il y a eu Sinner. Implacable, clinique, intouchable. Le genre de performance qui ne laisse pas de place aux rêves, même les plus entêtés.
Melbourne, le mirage
Pour Zverev, l’Open d’Australie 2025 avait un goût de destin. Demi-finales solides, physique affûté, mental en place. Tout semblait aligné. Jusqu’à cette finale. Jusqu’à cette gifle.
« J’ai fait des erreurs, clairement. Mais surtout, j’ai eu l’impression qu’il était meilleur que moi. Partout. Tout le temps. »
Dans sa voix, pas de colère. Juste ce mélange amer de lucidité et de frustration. Zverev n’a pas explosé en plein vol, non. Il s’est éteint à petit feu, face à un Sinner en état de grâce, qui a joué ce dimanche-là comme s’il avait rendez-vous avec l’Histoire.
« Jannik… il était au-dessus de tout le monde pendant deux semaines. Faut le dire. Faut l’accepter. »
Le poids des finales
Avec cette défaite, Zverev empile une troisième finale de Grand Chelem perdue. Australie, US Open, Roland-Garros… Trois tentatives. Trois échecs. La malédiction prend forme, doucement. Et forcément, les voix s’élèvent. Les experts commentent, les haters ironisent, les fans s’impatientent.
Mais dans ce vacarme, quelques soutiens font surface. Boris Becker, figure tutélaire du tennis allemand, a tendu la main. Andy Roddick, lui, a choisi la voie du respect : « Le mec a tout donné. Tu peux pas le descendre juste parce qu’il tombe face à plus fort. »
Zverev écoute. Mais n’encaisse plus comme avant. Il digère autrement.
« J’ai appris. À chaque fois. J’ai pris des coups, mais j’avance. Et je sais que ce titre, je peux l’avoir. Je dois juste rester dans la course. »
Un rêve en suspens
Il pourrait lâcher. Beaucoup l’auraient fait. Trois finales, trois défaites, autant de raisons de douter. Mais Zverev est têtu. Dans le bon sens du terme. Il bosse. Il se relève. Encore. Toujours.
« Ce premier titre en Grand Chelem… c’est toujours mon rêve. Et tant qu’il est vivant, je continue. »
Il ne cherche plus à convaincre tout le monde. Il cherche à se convaincre lui-même. Et parfois, c’est ce qu’il y a de plus dur. Mais c’est aussi ce qui forge les vrais champions.
Vers l’avant, malgré tout
La tournée américaine approche, les automatismes reviennent. Pas question de se vautrer dans l’auto-apitoiement. Zverev s’entraîne, corrige, ajuste.
Parce qu’il le sait : le tennis est une mémoire courte. Un titre, et tout s’inverse. Une victoire, et les critiques deviennent louanges. Il n’a besoin que d’un instant. D’un déclic.
Et ce jour-là, celui où il soulèvera enfin un Grand Chelem, il se souviendra. De Melbourne. De Sinner. Du silence du vestiaire. Du doute. Et de cette rage de revenir plus fort.
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