Joao Fonseca ne bluffe plus
Il y a encore quelques mois, Joao Fonseca n’était qu’un nom dans une liste. Un jeune Brésilien qu’on regardait du coin de l’œil, curieux mais sans trop y croire. Aujourd’hui, il est dans le top 50. Et surtout, il joue déjà comme s’il n’avait plus rien à prouver.
Lui-même peine à suivre le rythme de son ascension. En conférence de presse, entre deux sourires et une humilité bien sentie, il lâche ce genre de phrases qu’on garde précieusement :
« J’adore cette vie. J’ai l’impression de progresser énormément… J’étais 150e, j’ai gagné le NextGen, et maintenant je suis dans le top 50. Ça va très vite, mais je me sens prêt. »
Wimbledon, nouveau terrain de chasse
Gazon ? Sérieusement ? On ne s’attendait pas à ce que ce soit sa surface. Et pourtant, Fonseca semble y évoluer comme un mec né avec un service-volée dans le sang. La preuve : un troisième tour à Wimbledon à 17 ans, dans une partie de tableau où les gros poissons ont déjà sauté du filet.
Il faut dire qu’il n’a pas juste profité du vide : face à Jenson Brooksby, l’un des mecs les plus chiants à jouer du circuit, Fonseca n’a pas bronché. Il a plié, mais jamais rompu. Le genre de match où tu passes un cap mentalement, sans même t’en rendre compte.
Il ne panique pas, il ne surjoue pas, il gère.
Le prochain obstacle : Jarry, la tour de contrôle
Maintenant, c’est du sérieux. Nicolas Jarry, c’est du solide. Grand, puissant, expérimenté. L’inverse de Fonseca sur le papier. Mais dans ce genre de confrontation, l’âge ne fait pas toujours la différence. Ce qui compte, c’est le momentum. Et Fonseca est en feu.
Ce match, c’est peut-être un premier tournant. Le genre de victoire qui ne te fait pas grimper de 20 places, mais qui t’installe dans la tête des mecs du circuit. Qui fait dire aux autres : « Ok, ce gars est déjà dangereux. »
Le Brésilien le sait. Et ça ne lui fait pas peur. Pas du tout.
Un gamin dans le corps d’un vétéran
Ce qui frappe chez Fonseca, ce n’est pas seulement le jeu — explosif, propre, déjà bien huilé — c’est l’attitude. Il kiffe ce qu’il vit, mais ne s’enivre pas. Il a encore les yeux qui brillent, sans jamais perdre le nord. Il sait où il va, et surtout, pourquoi il y va.
« Chaque semaine, j’évolue, en tant que personne et en tant qu’athlète. » Il le dit, et ça se voit. Il apprend, il digère, il progresse à une vitesse qui ferait pâlir n’importe quel coach.
Le Brésil n’a pas eu de grand champion depuis longtemps. Fonseca a la gueule, le jeu, la fraîcheur pour incarner cette relève. Et plus que ça : il a l’aura. Celle qu’on repère même quand il n’a encore rien gagné. Celle des futurs très grands.
La suite ? Elle est déjà là
On ne sait pas encore jusqu’où Fonseca ira dans ce Wimbledon. Peut-être que Jarry le freinera. Peut-être pas. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est là pour rester. Ce n’est plus un espoir, c’est un nom à cocher sur chaque tableau, dès maintenant.
Crédit photo : O Antagonista
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