Le Thunder sur le toit de la NBA : la consécration d’un projet ambitieux
Ils l’ont fait. Vingt ans après le départ de la franchise de Seattle, le public d’Oklahoma City tient enfin son titre NBA. Et quel titre ! Après une campagne de playoffs haletante, marquée par deux Game 7 arrachés face à Denver puis Indiana, le Thunder a gravé son nom au panthéon de la ligue. Mais plus qu’un simple sacre, cette saison 2024-2025 restera comme l’accomplissement d’un projet méticuleusement construit.
Une saison régulière d’exception
Avec 68 victoires au compteur, Oklahoma City a survolé la saison régulière. Seules quatre équipes dans l’histoire ont fait mieux. Mais ce qui impressionne encore plus, c’est leur net rating de +12,7 — deuxième meilleur jamais enregistré, juste derrière les légendaires Bulls de 1995-1996. Cette domination ne doit rien au hasard. Elle est le fruit d’un patient travail de reconstruction, amorcé il y a six ans.
Un plan signé Sam Presti
Tout commence en 2019. Sam Presti, architecte en chef du projet, mise gros en envoyant Paul George à Los Angeles contre une avalanche d’actifs. Dans la balance : un jeune meneur prometteur nommé Shai Gilgeous-Alexander, cinq choix de premier tour, et deux échanges de picks. Un pari qui à l’époque paraît audacieux mais qui lui aura donné raison.
Le processus s’est accéléré en 2022, lorsque le Thunder récupère Chet Holmgren et Jalen Williams. Deux pépites qui, cette saison, ont épaulé Gilgeous-Alexander pour former un trio aussi jeune que redoutable.
Du fond du classement aux sommets
Le chemin n’a pas été linéaire. Entre 2020 et 2022, OKC a connu les bas-fonds de la ligue : 22 victoires en 2021, 24 en 2022. Mais jamais le projet n’a dévié de sa trajectoire. Avec patience, la franchise a misé sur la jeunesse et la cohésion. Résultat : 40 victoires en 2023, 57 en 2024, puis la consécration avec 68 succès et le trône de la Conférence Ouest cette saison.
La nouvelle ère de la NBA
Ce titre s’inscrit dans une tendance de fond : celle d’une NBA plus équilibrée que jamais. En sept saisons, la ligue a couronné sept champions différents. Finies les dynasties écrasantes des années 2010. L’ère des superteams semble bel et bien révolue, en grande partie à cause de la refonte du système financier de la NBA.
Le plafond salarial ne peut plus exploser brutalement comme en 2016, année où les Warriors avaient pu signer Kevin Durant. Aujourd’hui, les hausses sont limitées à 10 % par an et les pénalités pour les gros marchés se sont renforcées, rendant l’accumulation de stars bien plus difficile à gérer.
Vers une dynastie made in Oklahoma ?
Et si cette nouvelle ère favorisait justement le Thunder ? Tout laisse à penser qu’Oklahoma City a les moyens d’ouvrir un cycle durable. L’effectif est jeune, soudé, talentueux, et surtout… peu coûteux. Aucun contrat toxique à l’horizon, pas de superstar vieillissante, et une ribambelle de picks encore disponibles pour continuer à renforcer le groupe.
Avec une moyenne d’âge parmi les plus basses jamais vues chez un champion NBA, le Thunder ne fait peut-être que commencer son règne et ce premier sacre n’est peut-être qu’un prélude.
Laisser un commentaire