Alexander Zverev à Wimbledon : exit dès le 1er Tour
Arthur Rinderknech n’était pas censé poser de problème. Pas sur gazon. Pas pour un numéro 4 mondial. Et encore moins pour un Alexander Zverev qu’on annonce toujours, année après année, comme le potentiel prochain vainqueur en Grand Chelem.
Mais une fois de plus, le miroir s’est fissuré.
Première semaine de Wimbledon, et Sascha s’est fait sortir comme un figurant. En quatre sets. Sans panache, sans réaction. Et cette fois, les critiques ne viennent pas seulement des commentateurs en plateau. Julien Varlet, ancien joueur français reconverti coach et observateur aiguisé du circuit, a sorti la sulfateuse dans les colonnes de L’Équipe.
Et franchement, il n’a pas eu tort.
“Tu as la sensation que le mec n’a jamais progressé”
La phrase est cinglante, sans filtre. Julien Varlet n’a pas pris de détour. Pour lui, Zverev stagne. Il plafonne. Pire : il s’en contente.
« Il dit qu’il veut gagner un Grand Chelem, mais il ne peut pas le faire en étant aussi passif. Tu as la sensation que le mec n’a jamais progressé », balance-t-il, dans une sortie rare, mais percutante. Et pour qu’un coach sorte du bois de cette façon, c’est qu’il y a longtemps que ça chauffe.
Parce que Zverev, c’est une anomalie du circuit. Une machine à stats, un top 10 récurrent, un service qui claque à 220, un revers long de ligne à faire pâlir n’importe quel coach. Et pourtant, toujours zéro Grand Chelem au compteur. Des défaites frustrantes, parfois inexplicables. Des tournois où il commence fort, puis s’éteint, sans drame, sans éclat. Juste… fade.
Une équipe en forme de turn-over permanent
Et si la racine du mal était ailleurs que dans le coup droit ou le mental ? Pour Varlet, pas de doute : le manque de stabilité dans l’équipe autour de Zverev est un vrai problème.
« Quand il recrute un mec, ça ne dure que deux ou trois mois », constate-t-il. Zverev change de staff comme on change de raquette. Pas le temps d’installer un vrai projet, pas le temps de bâtir une dynamique. Résultat : il tourne en rond, avec toujours les mêmes résultats, les mêmes excuses, les mêmes regrets.
Le contre-exemple parfait : Jannik Sinner
Dans cette ère où les jeunes prennent enfin le pouvoir, l’Allemand paraît à la traîne. Jannik Sinner a explosé en moins de trois ans. Une progression constante, méthodique, visible à l’œil nu : volée plus tranchante, déplacement plus souple, mental plus dur. Tout l’inverse d’un Zverev qui semble figé dans le temps.
Et pourtant, le talent est là. Personne n’en doute. Mais la volonté d’évoluer ? Le courage de se remettre en cause ? C’est là que le bât blesse.
Une famille trop proche pour faire bouger les lignes ?
Dernier point soulevé par Varlet, et pas des moindres : l’omniprésence du clan familial. Le père, le frère, les décisions maison. Et si tout ça fermait la porte à une vraie révolution de fond ?
« Je doute qu’avec son père et son frère, il ait vraiment le désir de rechercher d’autres résultats, de réfléchir profondément ou de fournir des efforts », lâche Varlet, cash. Et il pose une vraie question : Zverev a-t-il les bonnes personnes autour de lui pour sortir de sa zone de confort ? Ou est-il devenu prisonnier de son propre cocon ?
Le paradoxe Zverev
Le plus frustrant avec Alexander Zverev, c’est qu’il donne toujours juste assez pour qu’on continue d’y croire. Une demi-finale à Roland ? Il l’a eue. Une finale à l’US Open ? Aussi. Un match épique contre Nadal à Paris ? Bien sûr.
Mais chaque fois qu’on pense qu’il a franchi un cap, il recule. Comme s’il avait peur de ce que ça implique de devenir un vrai grand. Un gagnant de Grand Chelem, un vrai, pas un top 5 de statistiques.
À 27 ans, Sascha n’est plus un espoir. Il est à l’âge où Djokovic et Nadal empilaient déjà les Majeurs. Où Murray sortait de l’ombre. Où Medvedev et Alcaraz montent sur le trône. Le temps n’est plus un allié.
Crédit photo : Info Petite Nation
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