Ricky Rubio, l’homme seul de la NBA
Pas de buzz tape-à-l’œil. Pas de clash. Juste une phrase, balancée presque en passant, et qui a résonné comme un uppercut dans le silence ambiant. Ce 7 juillet 2025, Ricky Rubio a mis les pieds dans le plat :
« Je n’ai pas tissé des liens d’amitié, seulement des relations avec mes coéquipiers. »
Pas une punchline. Une vérité. La sienne. Dure, sèche, honnête. Et dans le monde très codifié de la NBA, où tout est storytelling et paillettes, ça fait l’effet d’un seau d’eau glacée.
Une phrase, un monde derrière
Cette phrase n’est pas anodine. Elle dit tout, sans en faire trop. Elle parle de la solitude derrière les lumières. Des vestiaires pleins, mais des cœurs parfois vides.
Rubio, c’est pas le genre à faire du cinéma. Il parle peu, mais quand il parle, ça cogne juste. Et là, il pose un constat que peu osent verbaliser : en NBA, on est coéquipiers, pas forcément amis.
Une ligue où tout est verrouillé
La NBA, c’est un business. Un vrai. Un monde où chacun défend sa place, son contrat, son temps de jeu. Tu partages le terrain avec un gars, mais dès demain, il peut être échangé. Ou toi. Ou les deux. C’est instable. Cynique. Et tu finis par te blinder. Par cloisonner.
Rubio l’explique sans détour : « C’est un environnement compétitif. On joue ensemble, on se respecte, mais ça ne va pas plus loin. »
Et c’est pas par méchanceté. C’est juste la nature du truc. Un vestiaire NBA, ce n’est pas une colonie de vacances. C’est un ring.
Des textos, des likes… et après ?
Il y a bien sûr les réseaux, les DM, les « yo bro » en story. Mais Ricky n’est pas dupe. Il sait que tout ça ne pèse rien. « On s’envoie des textos, on se suit, on se parle… mais au fond, ça reste creux », lâche-t-il.
La chaleur humaine, la vraie, elle est rare dans ce monde-là. Et le plus ironique ? C’est que plus t’es exposé, plus t’es seul. Parce que tout le monde veut quelque chose. Et toi, t’essaies juste de garder la tête hors de l’eau.
Le revers du show
Rubio a toujours été un peu à part. Pas là pour les strass, pas là pour jouer un rôle. Ce qu’il raconte aujourd’hui, c’est le revers du décor. La fatigue mentale. Les relations de façade. Les trajets en charter qui finissent par se ressembler. Et au milieu, ce sentiment tenace d’être un étranger, même chez soi.
« Ce n’est pas aussi glamour que ça en a l’air », dit-il. Et quand ça vient d’un vétéran comme lui, qui a tout connu – les débuts féeriques à 18 ans, les franchises froides, les blessures, les retours, les silences – ça sonne vrai.
Une carrière au goût doux-amer
Le plus cruel dans l’histoire ? C’est que Rubio n’est pas aigri. Il n’accuse personne. Il raconte. C’est tout. Il dit ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu. Et ce qu’il n’a pas trouvé, aussi. L’amitié. La vraie. Celle qui ne se compte pas en passes décisives ou en pick & roll bien exécutés. Celle qui reste quand les lumières s’éteignent.
Alors oui, il a eu des frères d’armes. Des gars avec qui il a partagé des guerres sportives. Mais une fois la saison finie, chacun rentre chez soi. Et la ligne entre camaraderie et solitude redevient brutale.
Un témoignage nécessaire
Ricky Rubio vient de poser une pierre dans la mare. Une parole vraie dans un univers de façades. Il ne crache pas sur la NBA. Il l’a aimée, elle lui a tout donné. Mais il dit simplement ce que beaucoup taisent : être joueur pro, c’est aussi être seul. Même au sommet.
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