Les Spurs frappent encore
Tottenham a sorti le carnet de chèques. Encore. Quelques jours à peine après avoir mis la main sur Mohammed Kudus dans un deal qui a fait grincer quelques dents à West Ham, voilà que les dirigeants londoniens reviennent à la charge avec une nouvelle cible : Morgan Gibbs-White. Le joyau de Nottingham Forest, maître à jouer flamboyant, est dans le viseur. Et pas pour des miettes. Les Spurs auraient posé 60 millions de livres sur la table. Rien que ça.
Ce n’est plus une rumeur, c’est une offensive. Une vraie. Et dans les travées du City Ground, la tension est montée d’un cran. Car si Gibbs-White est encore jeune, 24 ans, il est déjà bien plus qu’un simple espoir. Il est devenu le cœur battant de Forest, le dépositaire du jeu, l’étincelle d’une équipe qui s’est offert le droit de rêver à l’Europe.
Un patron dans l’ombre des géants
L’an dernier, pendant que les projecteurs illuminaient les stars des “Big Six”, Morgan, lui, faisait son travail. Sans tambour ni trompette. Mais avec une régularité chirurgicale. 7 buts, 8 passes décisives, des perfs XXL contre des cadors… et une influence impossible à ignorer. Il a été impliqué dans plus d’un quart des buts de Forest en Premier League. C’est simple : il a tout fait, ou presque.
Et ce que les chiffres ne disent pas, c’est son aura. Sur le terrain, c’est lui qui demande le ballon, lui qui dicte le tempo, lui qui fait lever les foules. Un 10 moderne, capable de jouer plus bas, de percuter, de casser les lignes, de finir ou de servir. Bref, un joueur rare. Et dans un football anglais en perpétuelle mutation, les profils comme le sien valent de l’or.
Tottenham veut du style et du fond
Chez les Spurs, le message est clair : on arrête les demi-mesures. Après une nouvelle saison sans le moindre trophée, le club veut du neuf, du jeu, du panache. Et surtout des joueurs capables de faire basculer un match. Gibbs-White coche toutes les cases. Créatif, combatif, élégant balle au pied, il pourrait bien être cette pièce manquante au puzzle d’Ange Postecoglou.
Avec lui, le coach australien aurait un atout supplémentaire pour solidifier un entrejeu parfois trop stérile. Kudus et Gibbs-White dans le même onze ? Voilà une ligne médiane qui sent la poudre. Et surtout, une attaque qui pourrait enfin tenir la cadence d’un Big Four de plus en plus féroce.
Nottingham prêt à résister ?
Mais à Nottingham, ce transfert ne passe pas. Du tout. Car vendre Gibbs-White maintenant, c’est plus qu’un choix sportif : c’est un pari risqué sur l’avenir. Forest vient de décrocher un ticket européen, une première depuis des lustres. Se priver de son meilleur élément alors que le club s’apprête à jouer sur plusieurs tableaux, c’est ouvrir la porte aux regrets.
Le joueur, lui, reste silencieux. Pour l’instant. Mais les bruits de couloir parlent d’un homme séduit à l’idée de franchir un cap. D’un compétiteur qui veut se mesurer à l’Europe chaque semaine, pas juste rêver d’y goûter. Reste à voir si le cœur l’emportera sur la raison… ou l’inverse.
Un été brûlant à venir
Du côté des supporters, l’attente est insoutenable. Certains pressent la direction de tenir bon, d’autres redoutent une fuite inévitable. Les chants à la gloire de Gibbs-White résonnent un peu plus fort à chaque match de prépa, comme pour conjurer le sort. Mais tous savent que le football moderne a ses lois. Et que face aux millions, les belles histoires s’écrivent rarement jusqu’au bout.
Si le transfert se concrétise, c’est toute la physionomie de la saison qui pourrait basculer. Tottenham frapperait un grand coup dans la course aux places européennes. Forest, lui, perdrait plus qu’un joueur : un symbole.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Dans un mercato où les enchères s’emballent et où les talents deviennent des monnaies d’échange, Morgan Gibbs-White est devenu l’un des pions les plus convoités de l’échiquier anglais. Et Tottenham, bien décidé à redevenir un acteur crédible du haut de tableau, semble prêt à tout pour l’attirer.
Mais chaque transfert a ses conséquences. Et celle-ci pourrait en dire long sur l’ambition réelle des deux clubs. L’un veut construire. L’autre veut grandir. Entre l’attrait de Londres et l’amour de Nottingham, le choix s’annonce déchirant.
L’affaire est lancée. Reste à savoir qui aura le dernier mot.
Crédit photo : P. Lahalle/L’Équipe
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