- 1 Dans les coulisses du All-Star Game, une bataille bien plus grande que le match
- 2 “Ce n’est pas une avancée. C’est une collusion.”
- 3 Manfred veut réguler. Clark veut libérer.
- 4 Le mot qui fâche : “plafond”
- 5 Une guerre d’idéologie avant même les négos
- 6 Le vrai match commence maintenant
- 7 Auteur/autrice
Dans les coulisses du All-Star Game, une bataille bien plus grande que le match
Atlanta. Mardi soir. Sous les projecteurs du All-Star Game, pendant que les fans se délectaient des swings et des fastballs, un autre affrontement se jouait en coulisse. Moins spectaculaire à l’œil nu, mais potentiellement décisif pour l’avenir du baseball majeur. Dans un coin feutré, entre les couloirs d’un stade en fête, Tony Clark, l’ex-joueur devenu le visage du syndicat des joueurs, a lâché une bombe.
Pas sur le terrain. Mais sur la table des négociations.
“Ce n’est pas une avancée. C’est une collusion.”
Le mot est fort. Volontaire. Et Tony Clark l’a assumé pleinement. “Collusion”. C’est ainsi qu’il a qualifié la proposition d’instaurer un plafond salarial en MLB, lors d’un échange musclé avec les journalistes, quelques heures avant le match des étoiles. Pas de pincettes. Pas de faux-semblants. Juste un message clair à destination des propriétaires : vous touchez à l’essence du jeu.
Derrière son sourire d’anciens jours de joueur, Clark ne plaisante pas. Pour lui, cette idée de plafonner les salaires, censée “équilibrer” la compétition, n’est rien de moins qu’un coup bas. “On parle d’un sport en pleine explosion”, martèle-t-il. “La fréquentation grimpe, les audiences aussi. On diffuse plus que jamais. Et malgré ça, certains veulent freiner cet élan ?”
Manfred veut réguler. Clark veut libérer.
À quelques mètres de là, Rob Manfred, le commissaire de la ligue, tenait un discours bien différent. Calibré. Institutionnel. Défendant le plafond salarial comme un outil de justice sportive. Une manière, selon lui, de permettre aux petites franchises de rivaliser avec les géants du marché.
Mais pour Clark, cette logique est biaisée. Le problème, selon lui, n’est pas que certaines équipes dépensent trop, mais que d’autres refusent de jouer le jeu. “Les propriétaires ont leurs intérêts, et ça n’a pas changé depuis 30 ans”, lâche-t-il avec une lassitude mêlée de colère. “Ils parlent d’équité, mais ils cherchent surtout à contrôler. À bloquer.”
Le mot qui fâche : “plafond”
Dans un sport qui a toujours valorisé les records, les chiffres et les exploits individuels, l’idée même de “plafond” fait grincer. Ce n’est pas juste un mot technique. C’est un symbole. Et pour les joueurs, une ligne rouge.
Derrière cette tension se cache un vieux débat qui refait surface à chaque cycle de négociations. Comment préserver l’équité sans freiner la croissance ? Comment assurer un championnat compétitif sans trahir ceux qui le font vivre sur le terrain ? La réponse, pour Clark, est simple : certainement pas en limitant les salaires.
“Le jeu est florissant. C’est maintenant qu’il faut construire, pas reculer”, assène-t-il. Une phrase qui sonne comme un slogan, mais surtout comme un avertissement.
Une guerre d’idéologie avant même les négos
Ce n’est un secret pour personne : les discussions autour du prochain accord de négociation collective s’annoncent tendues. Très tendues. Le plafond salarial sera le champ de bataille numéro un. D’un côté, les propriétaires veulent maîtriser les coûts. De l’autre, les joueurs défendent leur droit à une rémunération à la hauteur de leur valeur.
Et dans cette guerre froide qui s’annonce, Tony Clark n’a aucune intention de plier. Son message, au fond, tient en une phrase : le baseball n’a jamais eu autant d’élan. Ce n’est pas le moment de le freiner.
Le vrai match commence maintenant
Le All-Star Game 2025 restera peut-être dans les mémoires pour un home run spectaculaire ou une manche de feu. Mais pour ceux qui regardent au-delà du terrain, c’est dans les mots échangés entre Clark et Manfred que s’est joué l’essentiel.
Le syndicat des joueurs s’est dressé, droit dans ses crampons, prêt à défendre le jeu contre ce qu’il perçoit comme une manœuvre politique, économique et profondément injuste.
Et si le plafond salarial venait à s’imposer, ce ne serait pas sans une lutte acharnée. Car dans ce sport de traditions, de chiffres et de passions, une chose est claire : toucher à la structure financière, c’est toucher au cœur même du baseball. Et Tony Clark, lui, n’a pas l’intention de laisser faire.
Crédit photo : Mike Carlson/MLB photos via Getty Image
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