FC Barcelone et Lamine Yamal dans la tourmente après une fête d’anniversaire controversée
Il n’a que 17 ans, mais voilà déjà Lamine Yamal pris dans une tempête médiatique que bien des vétérans aimeraient éviter. Ce qui devait être une simple célébration privée, une fête d’anniversaire entre amis, influenceurs et coéquipiers, s’est transformé en un débat national sur la dignité, le divertissement et les droits des personnes handicapées. Le ministère espagnol des Droits sociaux a demandé l’ouverture d’une enquête. Le parquet est saisi. Et le FC Barcelone, une institution mondiale, se retrouve sur un terrain glissant… loin des pelouses.
Des artistes, ou des cibles de moquerie ?
Le cœur du scandale : des personnes atteintes de nanisme auraient été engagées pour “divertir” lors de la fête organisée à Olivella, en périphérie de Barcelone. Une pratique que l’ADEE, une association qui défend les droits des personnes atteintes d’achondroplasie, qualifie sans détour de “dégradante”. Dans un communiqué, elle parle d’un “retour à des temps que l’on croyait révolus”, pointant une législation espagnole claire : tout spectacle utilisant des personnes handicapées dans un but de moquerie ou de dérision est formellement interdit.
Un artiste s’exprime, la version diverge
Mais dans un pays qui adore les polémiques à plusieurs vitesses, une autre voix s’est invitée dans la discussion. Anonyme, masquée, mais ferme. Un des artistes présents à la soirée s’est exprimé au micro de RAC1 :
“Nous avons performé, tranquillement. Il n’y a eu aucun manque de respect. Je suis sidéré de voir à quel point tout ceci est monté en épingle. Nous sommes des artistes, pas des clowns. Nous avons choisi cette voie. Pourquoi ne pourrions-nous pas exercer notre métier ?”
Le témoignage, sincère ou calculé, pose une autre question : peut-on vraiment interdire à quelqu’un de performer sous prétexte qu’il est porteur d’un handicap ? Ou bien la ligne rouge se situe-t-elle dans le contexte du spectacle, dans l’intention, dans la mise en scène, dans le regard que porte le public ?
Yamal dans l’oeil du cyclone
Pour Lamine Yamal, ce scandale tombe comme une faute grossière dans la surface. Le jeune ailier du Barça, révélation précoce du foot espagnol, se retrouve malgré lui sous les projecteurs et cette fois, ce n’est pas pour un dribble chaloupé ou une passe lumineuse.
Aucune déclaration officielle de sa part, ni du FC Barcelone. Silence radio. Pas une story, pas un mot. Mais en coulisses, on imagine déjà les communiqués se rédiger à quatre mains avec les avocats du club.
Et si ce genre de polémique peut sembler exagérée aux yeux de certains supporters, elle touche un point sensible : le rôle de l’exemplarité chez les jeunes athlètes médiatisés. Yamal est une star montante. Son nom circule partout. Et à 17 ans, il incarne déjà bien plus qu’un simple joueur : il est une image, un symbole, un modèle.
Une fête, un malaise, un débat
Cette affaire dépasse de loin les murs de la Masia ou les tribunes du Camp Nou. Elle soulève une vraie question de société : où place-t-on la frontière entre performance artistique et exploitation ? Et comment, en 2025, organiser un événement sans heurter, même involontairement, des sensibilités bien légitimes ?
Le sport a toujours été traversé par ces chocs culturels. Mais il est aussi un espace de progrès, d’ouverture. Ce scandale, aussi inconfortable soit-il, pourrait aussi servir à faire bouger les lignes, à repenser certaines pratiques et à remettre la dignité humaine au cœur de toutes les scènes. Même les plus festives.
Et maintenant ?
L’enquête est en cours. Le parquet espagnol va devoir trancher : y a-t-il eu infraction à la loi ? Le club a-t-il eu connaissance de la nature du divertissement ? Et surtout, qui est responsable ? L’organisateur ? Le joueur ? L’entourage ?
En attendant, le FC Barcelone reste muet. Lamine Yamal aussi. Mais l’opinion publique, elle, parle fort. Et les semaines à venir diront si cette affaire retombe comme un soufflé… ou si elle laisse une trace durable dans le rapport entre sport, image et responsabilité sociale.
Crédit photo : JOHN MACDOUGALL | AFP
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