John McEnroe, toujours à l’antenne, mais plus sur la fiche de paie ?
À Wimbledon, il est presque devenu aussi iconique que le gazon. Voix rauque, franc-parler assumé, avis tranchés comme un revers slicé de gauche à droite. John McEnroe, légende des courts et vétéran du micro, est l’un des piliers du dispositif de la BBC chaque été. Pourtant, en 2025, il brille… par son absence dans un document très scruté : la liste des salaires publiée par la chaîne publique.
Un nom absent, mais une présence bien réelle
En 2024, McEnroe touchait entre 195 000 £ et 203 999 £ pour sa couverture de Wimbledon. Pas mal pour deux semaines de boulot, surtout quand on sait qu’il n’était pas non plus omniprésent sur les antennes. En 2025 ? Silence radio côté chiffres. De quoi alimenter toutes les spéculations.
Explication probable : le septuple champion du Grand Chelem pourrait être payé via une société de production — un montage contractuel légal et répandu qui permet d’échapper à la fameuse publication annuelle. Autre hypothèse : moins de jours à l’antenne, moins de revenus, donc sortie automatique du classement. Moins présent, mais toujours influent. Comme un vétéran qu’on sort pour les grands soirs.
Une voix qui divise
McEnroe, c’est la passion brute. L’analyse à l’ancienne. Le « back in my day » déguisé en punchline. Et ça plaît… ou pas. Cette année, il a commenté la finale dames (un double 6-0 pour Swiatek face à Anisimova) mais s’est éclipsé pour la finale hommes, préférant officier pour le réseau américain qui le rémunère aussi grassement. Un choix qui a fait grincer quelques dents à la BBC.
Sur les réseaux sociaux, la contestation gronde doucement. Certains le trouvent dépassé, trop centré sur « son » époque. D’autres estiment qu’il reste l’un des rares à pouvoir allier anecdotes historiques et œil critique sans trop sombrer dans la nostalgie. McEnroe divise, mais il ne laisse jamais indifférent. Et ça, dans le paysage télé, ça vaut encore de l’or.
Des déclarations sans filtre
Quand il ne commente pas, il analyse. Et quand il analyse, il lâche des bombes. Dernière en date ? Une déclaration qui a fait l’effet d’un ace sur première balle : selon lui, Sinner et Alcaraz pourraient battre Nadal sur terre battue. « Même à son apogée », précise-t-il sur TNT Sports. Oui, vous avez bien lu.
Pour McEnroe, les deux jeunes champions sont les seuls à pouvoir, potentiellement, déloger le roi de Roland-Garros. Il va même jusqu’à dire que Nadal n’aurait peut-être pas gagné 14 fois Porte d’Auteuil si ces deux-là avaient croisé sa route plus tôt. « Il en aurait peut-être gagné six ou sept », affirme-t-il, avant de reconnaître qu’aucun des deux ne semble parti pour égaler les records de Rafa.
Comparaison ultime : “C’est comme dire qu’on va dépasser Michael Jordan. Ce n’est pas impossible. Mais ça frôle l’utopie.”
Le micro toujours en main, mais pour combien de temps ?
Alors, McEnroe est-il en train de décrocher doucement, ou simplement de se repositionner ? Moins d’apparitions, plus de collaborations américaines, des déclarations qui font le buzz : il évolue, comme il l’a toujours fait. Mais son avenir à la BBC reste flou. Et une chose est sûre : même s’il n’apparaît plus dans les tableaux Excel, il reste un poids lourd du paysage médiatique du tennis.
Parce que tant qu’il y aura des balles jaunes, des échanges tendus, et un micro ouvert, McEnroe aura quelque chose à dire. Et que ça plaise ou non, on continuera à l’écouter.
Crédit photo : Rob Newell – CameraSport, CameraSport via Getty Images
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