Tallon Griekspoor, cinq balles de match dans le viseur, zéro panique
Il est des victoires qui ne tiennent à rien. Une balle grattée, un coup droit qui accroche la ligne, un soupir du public retenu une seconde de plus. Mercredi après-midi, sur la terre ocre et ensoleillée de Bastad, Tallon Griekspoor a flirté avec le vide. Cinq fois. Et cinq fois, il a trouvé le moyen de s’en sortir. Comme s’il avait une clause secrète avec le destin. Résultat : une victoire renversante face à Andrea Pellegrino (3-6, 7-6 [8-6], 6-3), un quart de finale en poche, et un gros coup de chaud sur le Nordea Open.
Griekspoor, c’est ce genre de joueur qu’on sous-estime trop souvent. Pas le plus flamboyant du circuit, ni le plus marketé. Mais quand il s’accroche, c’est jusqu’à ce que l’autre craque. Mercredi, le rôle du “craqueur” est revenu à Pellegrino. L’Italien, tête baissée et raquette tremblante, a vu passer l’orage sans jamais réussir à le dompter. À 6-3 dans le tie-break du deuxième set, il avait le match entre les mains. Littéralement. Il n’en a plus jamais touché le volant.
Un tie-break irrespirable, comme une série Netflix
Le cœur du match, c’est ce tie-break. 6-3 Pellegrino. Trois balles de match. Trois occasions de plier l’affaire, de filer au vestiaire, de hurler sa rage en italien dans les douches. Mais Griekspoor a serré le jeu, les dents et les poings. Coup droit long de ligne, service au T, revers slicé millimétré. En moins de temps qu’il n’en faut pour commander un espresso en bord de mer, le Néerlandais est revenu à 6-6. Deux points plus tard, il levait le poing au ciel.
On parle souvent de mental dans le sport, au point que ça en devient un cliché. Mais là, c’était du mental brut. De la résilience couverte de terre battue. Griekspoor a mis un genou au sol, s’est relevé, et a marché droit devant. Au troisième set, Pellegrino avait déjà disparu dans sa tête. 6-3, rideau. Merci, au revoir.
Griekspoor vs De Jong : la tulipe contre la jeune pousse
Son prochain adversaire ? Un autre Néerlandais. Et pas n’importe lequel : Jesper de Jong, 24 ans, classé hors du top 100 mais affamé comme jamais. Un type qui, sur ce tournoi, a décidé de jouer sans complexe. Il a dégommé Vit Kopriva (tête de série 8) en deux sets secs (7-5, 7-6), avec un sang-froid qui ne colle pas à son CV.
Griekspoor-De Jong, c’est plus qu’un duel national. C’est une passation potentielle. Le vétéran de 28 ans face au petit frère ambitieux. Le taulier face au challenger. Les deux se connaissent, évidemment. Ils se croisent en Coupe Davis, s’entraînent parfois ensemble. Mais vendredi, c’est chacun pour soi. Et il y aura du feu sur le court.
Bastad, ce tournoi où rien ne se passe comme prévu
Le Nordea Open, c’est cette parenthèse suédoise où tout peut basculer. Bastad, c’est pas Roland-Garros, mais c’est un repaire de surprises. Une terre battue qui glisse, une brise marine qui vient perturber les lifts, et une foule scandinave qui vibre en silence, mais vibre quand même.
Crédit photo : MAJKENSFOTODAGBOK/ MAJKEN PALSSON
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