Alex Abrines tire sa révérence : un départ aussi brutal qu’émouvant
Pas de tournée d’adieux, pas de dernière danse sur le parquet. Juste un message sincère, posté sur ses réseaux, et des mots qui résonnent comme une gifle pour les fans : Alex Abrines met un terme à sa carrière. À 31 ans, à quelques jours de souffler ses 32 bougies, l’arrière espagnol a décidé de ranger ses baskets. Définitivement. La nouvelle est tombée sans prévenir, et dans le petit monde du basket européen, c’est un séisme silencieux.
De Malaga à l’Oklahoma : le voyage d’un surdoué
Il y a un peu plus de dix ans, Abrines débarquait à Barcelone avec l’étiquette du gamin prodige de Malaga. Une adresse chirurgicale, un QI basket au-dessus de la moyenne, une élégance naturelle… Le Barça y voit un joyau, et la NBA ne tarde pas à flairer le bon coup. Drafté en 32e position en 2013 par le Thunder, il franchit l’Atlantique en 2016. L’expérience américaine ? Un rêve en demi-teinte. Trois saisons marquées par de jolis coups d’éclat, mais aussi des périodes d’ombre. Et derrière les sourires, un combat invisible contre la dépression.
Ce combat-là, Abrines a choisi de ne pas le cacher. Il l’a affronté à visage découvert, comme pour rappeler que même les pros, même les idoles, peuvent vaciller. Cette franchise lui a valu le respect de toute la planète basket. Et une affection encore plus forte du public.
Une décision qui vient du cœur
Dans son message, il ne parle ni de regrets, ni de blessures. Il parle de gratitude. Pour le basket, pour les clubs, pour ses coéquipiers, pour les supporters. Et pour sa famille, celle qui l’a toujours soutenu, même quand les projecteurs ne brillaient plus aussi fort. Abrines tourne la page avec élégance. “Le moment est venu”, écrit-il simplement. Et au fond, on sent que c’est vrai. Que cette décision, aussi brutale soit-elle pour nous, il l’a prise avec une lucidité apaisée.
Un palmarès solide, une empreinte durable
Alex Abrines ne part pas les mains vides. Trois titres de champion d’Espagne, deux médailles de bronze avec la Roja – aux Jeux de Rio en 2016 et à l’EuroBasket 2017 – et une légitimité en béton du côté du Palau Blaugrana. Avec 474 tirs primés inscrits à 41,5 %, il quitte le Barça avec le statut de troisième meilleur shooteur longue distance de l’histoire du club, juste derrière deux monuments : Juan Carlos Navarro et Juan Antonio “Epi” San Epifanio. Rien que ça.
Et maintenant ?
Pour l’instant, place au silence. À la respiration. À la famille. Mais difficile d’imaginer Abrines trop longtemps éloigné du jeu. Il le dit lui-même : le basket reste “une partie de son ADN”. Consultant, formateur, coach ? L’avenir dira où il rebondira. Mais peu importe le rôle, sa voix portera. Parce qu’il connaît la vérité du terrain, mais aussi celle des vestiaires et des zones grises que personne ne montre. Et ça, ça vaut de l’or.
Le départ d’Abrines, c’est une piqûre de rappel. Derrière les stats, les trophées, il y a des hommes. Des vies. Et parfois, dire stop, c’est aussi une victoire. Celle de reprendre le contrôle. D’oser le hors-champ. Et de le faire avec la même classe que sur un catch-and-shoot à 45 degrés.
Crédit photo : @BaloncestoESP
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