Cam Thomas : feu sacré, avenir flou
Il est là, planqué entre deux gros titres de free agency, discret comme un sniper en mission. Et pourtant, Cam Thomas continue de faire exactement ce qu’il fait depuis le premier jour en se donnant le meilleur de lui même sur le terrain. Sans broncher, sans fanfare, sans demander la permission. Le gamin de Brooklyn, 23 ans à peine, est en train de devenir le joueur le plus productif dont personne ne parle assez.
Mais l’été 2025 est là, et avec lui une question à laquelle ni les Nets, ni Cam, ni même les insiders les plus connectés n’ont encore la réponse : que fait-on d’un pur scoreur à l’ancienne dans une NBA qui ne sait plus trop quoi faire de lui ?
Brooklyn l’adore… mais temporise
Officiellement, les Nets “aiment beaucoup Cam”. C’est Keith Smith (Spotrac) qui le dit, citant un coach de la maison :
“On pense que c’est l’un des meilleurs scoreurs parmi les arrières de la ligue. Et un créateur de jeu vraiment sous-estimé.”
Tu parles d’un crush. Et pourtant, depuis le début de la free agency, rien. Nada. Silence radio. Pas de négo sérieuse, pas de rumeurs de deal imminent. Jake Fischer (The Stein Line) l’a confirmé : les Nets semblent prendre leur temps. Peut-être un peu trop.
Alors que des joueurs plus limités signent à huit chiffres annuels, Cam Thomas reste en suspens, comme s’il fallait encore le convaincre qu’il mérite un vrai rôle.
Un CV de pyromane
Pourtant, les chiffres sont là, tranchants comme un cross-step en sortie d’écran :
12,1 points, 3,3 rebonds, 3,8 passes en 25 matchs. Pas des stats de MVP, non. Mais regardez de plus près. 43,8 % au tir, 34,9 % à trois points, 88,1 % aux lancers. Une propreté chirurgicale. Et sur une carrière encore jeune, il tourne à 15,1 points de moyenne, souvent en sortie de banc, parfois en sauveur improvisé d’un cinq qui manque cruellement de folie.
Et puis il y a ce truc : quand Cam est chaud, tout le monde se tait. Il a déjà planté plusieurs matchs à 40 pions, avec un sang-froid de vétéran et un culot de rookie. C’est dans ses gènes. LSU ne s’y était pas trompé. Brooklyn non plus, en le prenant 27e en 2021. Il est vrai que son jeu apparait comme individualiste mais le jeune arrière reste un élément central de ce projet de reconstruction des Brooklyn Nets.
Agent libre restreint, liberté contrôlée
Mais voilà : Cam Thomas est agent libre restreint. Ce qui veut dire que Brooklyn peut s’aligner sur n’importe quelle offre venue d’ailleurs. Et ça, c’est un pari. Parce que dans une ligue où le spacing et le shot-making sont rois, un mec qui peut se créer son tir à chaque possession ne reste pas libre longtemps.
Trois options sur la table :
Il prolonge avec les Nets.
Il signe l’offre qualificative et se barre libre en 2026.
Il trouve preneur ailleurs, et Brooklyn a alors 48 heures pour faire un choix : matcher ou le perdre. Peut-être en sign-and-trade.
Mais attention à ne pas jouer avec le feu : un mec comme Thomas, s’il sent qu’on ne croit pas en lui, il ne reviendra pas. Pas en arrière.
Le profil type du steal
Et si quelqu’un, dans une franchise en manque de scoring et de personnalité, prenait le pari Cam Thomas ? Un coach qui le laisse jouer 30 minutes par match, qui l’entoure de défense et de spacing, et qui lui dit simplement : « Prends feu. » Là, on pourrait bien voir apparaître un nouveau Jordan Clarkson, un Microwave moderne, voire un mini-Jamal Crawford version Gen Z.
Est-ce que les Nets sont prêts à ça ? Pas sûr. Ils ont des plans à long terme, des pièces à repositionner, un effectif à rééquilibrer autour de Mikal Bridges. Thomas, lui, n’a pas forcément envie d’attendre qu’on le prenne au sérieux.
Et maintenant ?
Cam Thomas est à la croisée des chemins. Trop talentueux pour être ignoré, mais trop atypique pour être immédiatement érigé en pièce maîtresse. Un paradoxe ambulant dans une ligue obsédée par l’efficacité collective et les fits parfaits.
Mais si la NBA nous a appris une chose, c’est qu’il y a toujours une place pour un mec qui peut rentrer 30 points quand le reste de l’équipe est à sec. Et ça, Cam Thomas sait le faire les yeux fermés.
Alors cet été, pendant que les projecteurs sont braqués sur les All-Stars et les gros contrats, gardez un œil sur Brooklyn. Parce que si Cam finit par partir, il pourrait bien faire très mal ailleurs. Et à ce moment-là, les Nets pourraient regretter d’avoir trop temporisé.
Crédit photo : Vincent Carchietta – USA TODAY Sports
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