- 1 Angleterre – Italie : les Lionnes arrachent la finale au bout de la nuit
- 2 Bonansea la vétérane, l’Italie sur orbite
- 3 Agyemang, 17 ans et déjà des nerfs d’acier
- 4 Kelly, encore elle, toujours elle
- 5 Résilience et récits de vestiaire
- 6 Bâle en ligne de mire, la légende en perspective
- 7 Auteur/autrice
Angleterre – Italie : les Lionnes arrachent la finale au bout de la nuit
Genève, mardi soir. Pluie fine, tension lourde. Un parfum d’histoire flotte sur le Stade de Genève. L’Angleterre est à la peine, menée par une Italie rugueuse, disciplinée, presque cruelle. Et pourtant, dans un scénario cousu de drame et d’émotions brutes, les Lionnes vont retourner la table. Parce que c’est ce qu’elles font, désormais : écrire leur légende à coups de come-back hallucinants.
Bonansea la vétérane, l’Italie sur orbite
À la 33e minute, Barbara Bonansea sort de l’ombre. Une frappe limpide, dans la lucarne, après un cafouillage typiquement italien — contrôlé dans le chaos, presque orchestré. Hannah Hampton ne peut que regarder le ballon filer. À 33 ans, Bonansea rejoint Elisabetta Vignotto dans les livres d’histoire comme l’une des buteuses les plus âgées en demi-finale d’un Euro. La Squadra est devant, et elle contrôle.
Mieux : elle aurait pu plier l’affaire. Mais Emma Severini vendange l’immanquable après une double occasion signée Cambiaghi. C’est souvent là que ça se joue, en tournoi. Entre l’instinct et le doute, entre la lucarne trouvée et le ballon qui fuit le cadre d’un rien.
Agyemang, 17 ans et déjà des nerfs d’acier
Michelle Agyemang entre, et le tempo change. Elle est jeune, explosive, presque insolente. Déjà buteuse contre la Suède, elle récidive dans le money time absolu. On joue la dernière seconde du temps additionnel. Le ballon traîne dans la surface, elle s’arrache, claque une frappe que Giuliani ne peut toucher. Égalisation. Délivrance. Et un nouveau chapitre dans l’ascension fulgurante d’une gamine de 17 ans, qui n’a manifestement pas le temps d’attendre son tour.
Kelly, encore elle, toujours elle
Prolongations. Tout le monde pense aux tirs au but. Mais dans la pénombre d’un moment suspendu, l’Angleterre provoque un penalty. Beth Mead est fauchée dans la surface. Tout le monde retient son souffle.
Chloe Kelly s’avance. Elle frappe. Giuliani détourne. Mais Kelly suit. Le ballon finit au fond. But à la 120e+2, un record. Et peut-être une délivrance définitive.
Parce que Kelly, c’est cette joueuse qui ne recule jamais. Déjà héroïne de l’Euro 2022 avec son but en finale, elle frappe encore. Ce n’est plus un hasard. C’est une signature.
Résilience et récits de vestiaire
Ce n’était pas le plus beau match des Lionnes. Ce n’était pas le plus fluide, ni le plus inspiré. Mais c’est peut-être le plus symbolique. Celui où elles ont prouvé, encore une fois, qu’elles savent souffrir. Qu’elles peuvent mal jouer pendant 89 minutes, et trouver un souffle neuf au moment de mourir.
Ce groupe a quelque chose de rare. Une capacité à renaître. Une culture de la gagne post-traumatique. Six matchs d’affilée gagnés dans des scénarios à rallonge. C’est plus qu’un run. C’est une identité.
Bâle en ligne de mire, la légende en perspective
La finale les attend, dimanche à Bâle. Ce sera contre l’Espagne ou l’Allemagne, deux monstres d’expérience et de talent. Mais l’Angleterre, désormais, ne joue plus contre ses adversaires. Elle joue contre l’histoire.
Et à ce rythme-là, elle est bien partie pour la dominer.
Crédit photo : AP
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