Newcastle : l’été de tous les remous autour d’Alexander Isak
Le printemps avait tout pour nourrir les rêves. Une Coupe EFL enfin conquise, après sept décennies d’attente, dans un Wembley en fusion. Liverpool à genoux, Anthony Gordon en feu, et les supporters des Magpies au bord des larmes. L’émotion brute. Puis, dans la foulée, une recrue clinquante : Anthony Elanga, 55 millions de livres, un coup de poker audacieux qui affirmait les ambitions du board. Newcastle avait des ailes.
Mais à peine l’été entamé, l’ivresse a laissé place au doute. Un nom sème le trouble dans le nord-est de l’Angleterre. Alexander Isak. L’attaquant vedette, le visage du renouveau, celui qui faisait trembler les filets avec autant de grâce que d’efficacité, pourrait bien faire ses valises. Et tout St. James’ Park retient son souffle.
Un divorce dans l’air
Ce n’est plus une rumeur, c’est un bruit sourd, lancinant, qui résonne dans les travées du club. Alexander Isak ne serait plus heureux. Le Suédois, arrivé en 2022 en provenance de la Real Sociedad, songerait sérieusement à quitter le navire. Et pas demain. Cet été.
La situation intrigue. L’attaquant sort d’une saison d’exception, la meilleure de sa carrière. 23 buts en Premier League, deuxième meilleur buteur derrière un certain Salah. Une régularité, une élégance dans le jeu, une intelligence dans les appels qui avaient fait de lui bien plus qu’un simple buteur : un totem.
Mais voilà. Malgré une large victoire en amical contre le Celtic (4-0), malgré une dynamique collective qui semble intacte, quelque chose s’est brisé. D’après plusieurs voix proches du vestiaire, Isak aurait signifié à la direction son envie d’ailleurs. Les négociations pour une prolongation ont viré à l’impasse, et les échanges se sont tendus. Il ne s’agit plus de détails contractuels. Il s’agit d’un climat. D’une fracture.
Liverpool en embuscade ?
Et dans les remous de cette tempête interne, une silhouette se profile. Rouge vif. Liverpool, évidemment. Le club de la Mersey, en pleine reconstruction post-Klopp, rêve de frapper un grand coup. Après avoir cassé la tirelire pour Hugo Ekitike (plus de 250 millions de livres, rien que ça), les Reds seraient prêts à surenchérir pour Isak avec une offre à 150 millions. Astronomique, même dans un marché devenu fou.
L’intérêt n’est pas nouveau. Les scouts de Liverpool suivent Isak depuis ses débuts à l’AIK. Mais cette fois, le contexte a changé. L’attaquant est mûr. Il est prêt. Et surtout, il semble disponible.
Côté Newcastle, on continue de faire bonne figure en public. Mais les signaux sont clairs. Eddie Howe, d’ordinaire prudent, a admis qu’Isak ne participerait pas à la tournée estivale en Corée du Sud. L’absence est stratégique, dit-on. Mais dans les couloirs, personne n’est dupe. Quand un cadre refuse de monter dans l’avion, c’est rarement bon signe.
Et maintenant ?
Si Isak part, c’est un tremblement de terre. Sportivement, bien sûr, car on ne remplace pas un tel profil du jour au lendemain. Mais aussi symboliquement. Le Suédois, c’était la vitrine du Newcastle version PIF, un projet qui mêlait jeunesse, ambition et montée en puissance sans brûler les étapes.
Eddie Howe, lui, garde la tête froide. Le coach a toujours su manœuvrer entre les coups d’éclat et les coups durs. Mais cette fois, le défi est colossal : reconstruire l’avant-centre autour d’un nouveau visage, sans casser la dynamique.
Crédit photo : Getty Images
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