Espagne : une transition délicate pour l’Eurobasket 2025
À chaque Eurobasket, on attend l’Espagne. Comme une évidence. Comme un poids lourd qui débarque toujours avec son lot de stars, de certitudes, et cette capacité à transformer la moindre galère en épopée dorée. Mais cette fois, l’air est différent. Le parfum n’a plus la même intensité, la Roja version 2025 arrive cabossée, incomplète, presque vulnérable. Sergio Scariolo, fidèle capitaine de ce navire depuis plus d’une décennie, sait qu’il va falloir bricoler. Et vite.
Des absences qui pèsent lourd
Ce n’est pas une simple liste de blessés. C’est un coup de massue. Alberto Diaz, le chien de garde qui faisait claquer les parquets avec son intensité défensive, ne sera pas là. Juan Núñez, pépite censée incarner l’avenir, non plus. Deux pertes qui forcent Scariolo à réécrire ses schémas et à chambouler son backcourt. Résultat : un effectif qui paraît soudain beaucoup plus tendre, moins armé pour encaisser les tempêtes des grandes soirées européennes.
Des retours bienvenus
Heureusement, il y a aussi des bonnes nouvelles. Mario Saint-Supery a retrouvé ses jambes au bon moment. Santi Aldama, lui, sort de sa coquille et s’impose comme la nouvelle figure offensive de cette Espagne en reconstruction. Et puis il y a les frères Hernangomez, Willy et Juancho, toujours là pour mettre de la taille, de l’expérience et un peu de folie. Pas de quoi effacer les doutes, mais assez pour maintenir une lueur d’espoir.
Un effectif remanié
Scariolo a dû trancher dans le vif. Certains jeunes, comme Lucas Langarita ou Isaac Nogues, n’ont pas survécu à la dernière coupe sombre. Place à d’autres visages, un peu plus prêts à encaisser le feu des projecteurs : Josep Puerto, Sergio de Larrea, Jaime Pradilla. Des noms encore discrets au niveau international, mais qui peuvent profiter de cette scène pour s’imposer. C’est le genre de pari qui peut exploser… ou laisser un goût amer.
Un dernier test avant le grand départ
Dernier stop avant Riga : un duel contre l’Allemagne. Pas un match amical anodin, mais une répétition générale où chaque possession comptera. Scariolo va scruter les automatismes, tester ses rotations, chercher des certitudes là où, pour l’instant, il n’y a que des interrogations. Parce qu’une fois en Lettonie, le 28 août face à la Géorgie, il n’y aura plus de filet de sécurité.
Un défi de taille
Alors oui, sur le papier, l’Espagne n’est pas favorite. Loin de là. Les absences sont trop lourdes, l’expérience trop limitée. Mais qui oserait parier contre la Roja ? Combien de fois l’avons-nous vue renaître des flammes, surprendre là où personne n’attendait rien ? Le basket espagnol, c’est une histoire de caractère. Et ce groupe, aussi fragile soit-il, en a peut-être suffisamment pour se réinventer.
L’Eurobasket 2025 sera peut-être l’épreuve la plus périlleuse de l’ère Scariolo. Mais c’est aussi une opportunité : celle de tourner une page, de lancer une nouvelle génération, de prouver que l’Espagne reste l’Espagne. Le rendez-vous est pris à Riga. Et si la Roja n’a plus tout à fait le costume du favori, elle garde celui de l’invité imprévisible.
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