Tennis : Anisimova surclasse Haddad Maia et prépare sa revanche contre Swiatek

Le Phénix d’Arthur Ashe : Amanda Anisimova ressuscite et s’offre la revanche

NEW YORK – Un fantôme planait sur l’Arthur Ashe, celui d’une finale de Wimbledon expédiée en 49 minutes. Un 6-0, 6-0 qui avait fait mal. Très mal. Amanda Anisimova le portait sur ses épaules, un fardeau lourd de défaite face à Iga Swiatek. Mais ce lundi, sous les projecteurs new-yorkais, ce n’était plus le spectre de la défaite qui était sur le court, mais bien le Phénix. Anisimova a signé une démonstration de force pour écarter la Brésilienne Beatriz Haddad Maia avec un 6-0, 6-3 qui ne souffre d’aucune contestation.

À 24 ans, l’Américaine a semblé habitée, transcendée par ce grand rendez-vous. Son tennis, tout en puissance et en précision, a mis à mal la 18e mondiale dès les premiers échanges. Le premier set est un blitz. Un de ces sets éclairs où la balle semble ne plus s’arrêter de filer d’un bout à l’autre du court. Les coups droits fusent, les retours de service sont des missiles et une Haddad Maia dépassée se débat dans les cordes, sans solution. Le tableau d’affichage déroule un 6-0 en moins d’une demi-heure. L’affaire semble pliée, la correction se dessine. Le contraste est saisissant avec sa performance estivale. Cet été, Anisimova avait semblé s’éloigner des sommets, cherchant son rythme et sa confiance. On se demandait où était passée cette joueuse capable de faire vaciller les meilleures. Sur ce match, elle a donné la réponse. Elle était juste là, attendant le bon moment pour frapper.

La deuxième manche débute sur le même rythme effréné. Anisimova breake d’entrée, enfonçant un peu plus le clou. On se dit alors que la correction va se poursuivre. Mais Haddad Maia, la guerrière, n’a pas dit son dernier mot. Connue pour son mental de fer et sa capacité à s’accrocher, la Brésilienne a enfin trouvé un petit interstice pour s’exprimer. Profitant de quelques fautes directes inhabituelles de son adversaire, la Brésilienne parvient à débreaker et à enfin inscrire son premier jeu. Le public s’anime, l’espoir d’un match s’installe. Mais Anisimova a trop faim.

La tête de série numéro 8 remet un coup d’accélérateur. Elle se remet à dicter le jeu, cherchant les lignes avec une audace rafraîchissante. Le service de Haddad Maia se fissure à nouveau, signe que la pression ne retombe pas. L’Américaine, impitoyable, ne lâche rien, même quand Haddad Maia se crée des opportunités. Anisimova sauve deux balles de break sur son propre service, une démonstration de sang-froid qui prouve que la concentration est à son maximum. Puis elle scelle finalement l’issue du match sur un dernier break, brutal et définitif, comme un point final. La poignée de main est rapide, presque respectueuse de cette leçon de tennis.

“C’était tellement génial de revenir sur ce court, cela faisait longtemps que je n’avais pas joué ici,” a confié Anisimova, le visage radieux, un sourire qui n’avait rien de forcé. “J’adore jouer sur les grandes scènes. Je profite vraiment de chaque instant. J’ai essayé de ne pas trop penser à ce qui s’était passé, juste de prendre les choses match par match. »

Maintenant, la voilà en quart de finale, avec un rendez-vous qui sent la poudre. Un rendez-vous avec le passé, et peut-être le futur. Sa prochaine adversaire n’est autre qu’Iga Swiatek, la numéro deux mondiale. La même joueuse qui l’avait humiliée en finale de Wimbledon. La même qui avait fait vaciller sa confiance. « Qui aurait cru que nous nous retrouverions si vite ? » a-t-elle lancé en parlant de son prochain match. « Je suis super excitée. Ça va être un grand match… j’espère, cette fois. » L’humour, peut-être pour exorciser la pression.

L’odeur du soufre, le goût de la revanche. Anisimova n’est plus la joueuse brisée de Wimbledon, mais un Phénix qui renaît de ses cendres, plus forte et plus déterminée que jamais. Son parcours à l’US Open prouve qu’il faudra compter avec elle pour le titre. Le quart de finale contre Swiatek ne sera pas un simple match, mais un duel de haute volée entre deux des talents les plus excitants du circuit. Un face-à-face qui dira si la guérison est totale, si le traumatisme de Wimbledon est effacé.

Et la phrase de la fin, c’est elle qui la donne, avec un sourire de conquérante : “Je suis prête à tout donner.” Le message est clair. L’US Open a son choc. Les fans de tennis se frottent les mains.