La Finlande surprend la Serbie dans un duel épique
C’était censé être une formalité. La Serbie, avec son armada, son MVP NBA et son ADN de grande nation, devait passer l’obstacle finlandais sans trembler. Mais le basket n’aime pas les scripts préécrits. À l’issue d’un huitième de finale étouffant, la Finlande a renversé les pronostics et sorti la Serbie dans une soirée qui fera date. Une victoire qui résonne comme un coup de tonnerre et qui prouve, une fois de plus, que ce sport ne pardonne ni suffisance ni relâchement.
Un départ qui sonne comme un manifeste
Dès l’entre-deux, les Finlandais ont envoyé un message clair : pas question de jouer les figurants. Un 11-1 en guise d’introduction, porté par un Markkanen incandescent. Le géant de l’Utah Jazz a claqué un dunk rageur, ponctué par un lancer franc, histoire de réveiller la salle et de mettre les Serbes face à leurs responsabilités. Derrière lui, Jantunen a dégainé à longue distance, deux fois de suite, forçant Svetislav Pešić à poser un temps mort express. L’air de dire : « Messieurs, on arrête la promenade, il y a match. »
La Serbie se remet en marche
Blessés dans leur orgueil, les Serbes ont réagi. Aleksa Avramović a allumé la mèche de loin, Nikola Jovic a enchaîné avec un drive plein de culot. Petit à petit, Belgrade reprenait son souffle. Un premier quart bouclé avec seulement quatre points de retard (28-24), puis une montée en régime symbolisée par l’entrée en scène plus agressive de Jokic. Ses passes, ses fixations, son toucher, tout rappelait pourquoi il est considéré comme le joueur le plus complet du monde. À la pause, la Serbie était repassée devant (48-44). Le scénario semblait reprendre son cours logique. Mais seulement en apparence.
Le troisième quart, théâtre du basculement
Revenir des vestiaires avec le couteau entre les dents : c’est exactement ce que les Finlandais ont fait. Sasu Salin, Miro Little, Elias Valtonen… trois snipers en mission. En l’espace de quelques minutes, la Finlande a retrouvé de l’air et infligé un 18-9 aux Serbes. Chaque tir extérieur tombait comme une gifle, chaque possession rallumait la flamme de l’espoir nordique. Dobric a bien tenté de calmer la tempête avec un lay-up suivi d’un trois points salvateur pour revenir à égalité (66-66), mais la dynamique avait changé de camp.
Un money-time sous haute tension
C’est dans ces moments-là que les grandes histoires se jouent. Le dernier quart fut une bataille de nerfs. Miika Muurinen, jusque-là discret, a planté deux banderilles à trois points pour redonner l’avantage à la Finlande (75-71). Mais Jokic, fidèle à son statut, a ramené la Serbie à lui tout seul, aidé par Guduric. Le score a basculé, encore et encore, comme une partie de poker où personne n’osait lâcher ses cartes. Puis est venu le tournant : Elias Valtonen, froid comme la Laponie en hiver, a dégainé deux tirs primés successifs, avant de crucifier la Serbie d’une claquette rageuse. La salle a explosé, le banc finlandais aussi. La Serbie, elle, est restée sans voix.
Un tremblement de terre européen
Ce n’est pas juste une victoire, c’est un statement. La Finlande, souvent considérée comme un simple invité dans le gotha européen, vient de prouver qu’elle peut jouer les trouble-fêtes au plus haut niveau. Markkanen a assumé son rôle de franchise player, mais c’est l’énergie collective, l’audace des role players et la froide détermination de tout un groupe qui ont fait la différence. Face à une Serbie pourtant armée jusqu’aux dents, les hommes de Lassi Tuovi ont signé l’un des plus beaux exploits de leur histoire.
Le basket adore les histoires de David contre Goliath. Ce soir, David avait un maillot bleu et blanc, et il a frappé fort. Très fort. La Finlande continue l’aventure, avec la ferme intention de prouver que ce n’était pas un accident, mais bien le début d’un parcours qui peut redessiner la carte du basket européen.
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