Un joueur controversé
Quand Kawhi Leonard a débarqué aux Clippers en 2019, c’était censé être l’acte fondateur d’une nouvelle ère. Le moment où la franchise de Steve Ballmer passait dans une autre dimension. Mais six ans plus tard, le rêve a pris une teinte plus grise. Derrière les projecteurs, l’histoire ressemble davantage à une longue négociation permanente avec un joueur dont la santé et l’entourage dictent le tempo. Résultat : un effectif sur la corde raide, des enquêtes embarrassantes, et seulement trois séries de playoffs remportées depuis son arrivée.
Une star fragile, une équipe sous tension
À San Antonio déjà, les blessures avaient fait de Leonard un sujet délicat. À Los Angeles, elles se sont multipliées. Depuis son arrivée, il n’a disputé que 58 % des matchs. Les Clippers ont bâti un projet autour de lui, mais il a rarement été disponible au moment crucial. L’image est cruelle : une superstar censée porter la franchise, mais dont la simple absence fragilise tout l’édifice.
Des enquêtes qui s’accumulent
Depuis 2019, les Clippers n’ont pas seulement dû gérer la santé de leur star. Ils ont aussi collectionné les affaires. Amendes pour mauvaise communication sur l’état physique de Leonard. Sanctions pour violation des règles de la ligue. Et même trois enquêtes officielles de la NBA, dont une sur un contrat de sponsoring qui aurait pu contourner le salary cap. « Cette dernière enquête est différente », a confié un ancien membre du staff à ESPN. « Elle touche directement à l’intégrité de Steve Ballmer. À un moment donné, Steve doit se demander s’il vaut encore la peine de rester prisonnier du business Kawhi. »
Les demandes XXL de l’oncle Dennis
Dès la free agency de 2019, le ton était donné. Dennis Robertson, l’oncle et conseiller de Leonard, avait dressé une liste de demandes lunaire : une part de propriété de la franchise, un jet privé, une maison, des garanties de deals publicitaires. Les Raptors et les Lakers ont aussi reçu ce cahier des charges, mais c’est à L.A. que le bras de fer s’est joué. Les Clippers n’ont pas pu tout accepter, mais ils ont lâché du lest : Leonard a pu s’installer à San Diego, voyager en hélicoptère, échapper à certaines obligations médiatiques, et intégrer une partie de son entourage dans l’organisation. Autant de passe-droits rarement accordés à ce niveau.
Une communication sous contrôle
Autre exigence du clan Leonard : instaurer un protocole strict autour de sa communication. En clair, personne ne devait parler de lui sans y être autorisé. Doc Rivers a appris la règle à ses dépens en 2019, lorsqu’il a lâché que son joueur « se sentait bien » un soir de repos pour gestion de charge. Résultat : 50 000 dollars d’amende pour l’équipe. Mais surtout, un rappel à l’ordre. Pour Leonard et son entourage, ce silence était la preuve que la franchise savait protéger son image. Les Clippers ont donc pris l’habitude de marcher sur des œufs, de peur de revivre le scénario cauchemar des Spurs, où la relation s’était brisée en quelques mois.
Un pari qui divise
Les Clippers ont tout misé sur Kawhi Leonard. Ils ont adapté leur organisation, modifié leur communication, accepté des arrangements qui bousculent les règles. Mais à quel prix ? L’équipe reste compétitive sur le papier, mais l’objectif ultime, une bannière de champion, semble s’éloigner à mesure que les saisons passent et que les blessures s’enchaînent. Le dilemme est clair : continuer à construire autour d’un joueur qui reste l’un des plus forts du monde quand il est en forme, ou accepter que ce pari les enferme dans un cycle sans issue.
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