Swiatek envisage de réduire son calendrier en raison d’un emploi du temps chargé
Iga Swiatek, numéro deux mondiale, a mis les pieds dans le plat. Fatiguée par une saison étirée jusqu’à l’épuisement, la Polonaise envisage sérieusement de lever le pied et de tailler dans son calendrier. Quitte à manquer certains tournois obligatoires.
Le constat est brutal mais partagé par beaucoup. Les saisons du circuit ATP et WTA s’étendent sur près de 11 mois, laissant peu de place au repos. La tournée asiatique a ravivé le débat, lundi dernier, avec une hécatombe de forfaits à Pékin : cinq matchs stoppés net à cause de blessures, de Camila Osorio contrainte d’abandonner face à Swiatek, à Zheng Qinwen, Lorenzo Musetti ou encore Jakub Mensik. Un décor parfait pour illustrer l’usure des organismes.
Swiatek tire la sonnette d’alarme
Déjà titrée six fois en Grand Chelem, Swiatek sait ce que la répétition des efforts coûte au corps comme à l’esprit. « Je pense que les joueurs sont plus fatigués », a-t-elle reconnu face aux médias. Elle a décrit la tournée asiatique comme un paradoxe : « On a l’impression que la saison touche à sa fin, alors qu’il reste encore une énorme pression pour performer. »
Interrogée sur la suite de sa carrière, elle a lâché une phrase lourde de sens : « Je ne sais pas comment ma carrière va évoluer dans les années à venir. » Traduction : l’avenir dépendra aussi de sa capacité à se protéger.
Un calendrier impossible à suivre ?
Le règlement de la WTA est strict, parfois jugé irréaliste : présence obligatoire dans les quatre tournois du Grand Chelem, 10 WTA 1000 et six WTA 500. Un casse-tête logistique doublé d’une contrainte physique. En cas d’absence, les sanctions tombent : amendes ou perte de points au classement.
Swiatek, lucide, a confié ses doutes : « Je ne crois pas qu’aucune joueuse de haut niveau puisse réellement accomplir cela… C’est impossible de tout caser dans le calendrier. » Tout en précisant qu’elle respecterait encore les obligations cette saison, elle a mis en avant une priorité claire : la santé avant tout.
Un problème qui dépasse Swiatek
Le coup de gueule de la Polonaise résonne au-delà de son cas personnel. De plus en plus de joueurs dénoncent une cadence infernale, qui use mentalement et physiquement. Le tennis de haut niveau demande déjà une discipline extrême, mais l’enchaînement des tournois transforme parfois la passion en marathonnienne survie.
En donnant de la voix, Swiatek ajoute du poids à une revendication que les instances ne peuvent plus ignorer. Une refonte du calendrier ? L’idée paraît de plus en plus urgente.
Entre performance et bien-être
La sortie de Swiatek met en lumière un dilemme qui traverse tout le sport professionnel : comment conjuguer spectacle, performance et santé des athlètes ? Tant que les saisons resteront aussi denses, le risque d’épuisement planera sur les meilleurs joueurs du monde.
Pour Swiatek, l’heure des choix approche. Pour la WTA et les organisateurs, celle des responsabilités aussi. Car si les stars ne tiennent plus la cadence, c’est toute la logique du calendrier qu’il faudra repenser.
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