- 1 Quand la chaleur fait réfléchir le monde
- 2 « Oser le printemps ou l’automne » : ce que propose Infantino
- 3 Ce qui résiste : tradition
- 4 Vers quels Mondiaux cela pourrait s’appliquer ?
- 5 Le bilan provisoire : opportunité ou casse-tête ?
- 6 Conclusion : une volonté affirmée, une transition inévitable ?
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Quand la chaleur fait réfléchir le monde
Le football pourrait s’apprêter à voir son championnat du monde être totalement boulervé. L’ombre d’un débat brûlant s’étend sur la FIFA : faut-il sortir les Coupes du monde de l’étuve estivale ? Gianni Infantino, président de la FIFA, ne lâche pas prise. Les arguments sont bien là : étés de plus en plus rudes, hôtes dont les climats rendent presque invraisemblable de jouer en juin-juillet, susceptibilité accrue des joueurs aux coups de chaleur, et une conscience écologique en éveil.
Le cas du Qatar 2022 a servi d’électrochoc, où le Mondial fut déplacé en novembre-décembre. Personne ne veut revivre ça tous les quatre ans, mais la FIFA semble prête à envisager que d’autres éditions suivent ce chemin hors saison estivale.
« Oser le printemps ou l’automne » : ce que propose Infantino
Infantino ne dit pas seulement « pourquoi pas ». Il parle de calendrier international à repenser, d’adaptation aux réalités climatiques. Il évoque que souvent, en Europe, jouer en juillet, c’est presque de l’illusion, chaleur extrême, fatigue, perte de spectacle.
L’idée : que les Coupes du monde puissent être déplacées vers des périodes plus tempérées, printemps ou automne, où l’équilibre climatique permettrait : joueurs d’aligner leur niveau, spectateurs de supporter la chaleur, stades de respirer.
Ce qui résiste : tradition
Bien sûr, ce n’est pas une révolution acceptée d’un claquement de doigts. Le foot professionnel est un réseau complexe de ligues, de clubs, de sponsors, de diffuseurs, de contrats déjà signés, de chaînes de télé. Changer la date d’un Mondial de football, c’est empiéter sur les championnats, sur les fenêtres de transfert, sur la préparation physique, sur les attentes économiques.
Les clubs européens sont souvent réticents : déplacer le Mondial de football, c’est peut-être mieux pour la santé des joueurs, mais cela provoque un chamboulement du calendrier des ligues, une compression de mi-saison, des risques de blessure si les pauses ne sont pas respectées. Sans oublier le folklore « ça a toujours été en été » : ce poids des habitudes, des mythes.
Vers quels Mondiaux cela pourrait s’appliquer ?
Le prochain mondial sera grand test est 2034, attribué à l’Arabie saoudite. Là-bas, l’été rime avec insupportable, températures élevées, climats désertiques, humidité extrême, risques sanitaires. Infantino lui-même suggère que dans des pays où les conditions imposent l’inconfort, la FIFA doit avoir la souplesse de déplacer la fenêtre traditionnelle.
Donc, oui : c’est crédible que le Mondial 2034 ne se tienne pas en pleine canicule estivale mais à une autre période. L’hiver, l’automne, ou tout du moins une saison plus douce.
Le bilan provisoire : opportunité ou casse-tête ?
De ce que l’on voit, c’est un pari audacieux, logique, presque moral. Se soucier des joueurs, de la santé, des spectateurs, de l’environnement : c’est Nike contre l’indifférence. Mais la route est semée d’embûches.
Les nations hôtes doivent accepter de changer leurs infrastructures, planifier différemment. Les fédérations doivent s’accorder sur des délais de pause. Les diffuseurs doivent accepter de déplacer leurs pics d’audience. Le coût politique de rattacher un Mondial hors été peut aussi être élevé : fans attachés aux plages, vacances, timing estival des vacances scolaires.
Conclusion : une volonté affirmée, une transition inévitable ?
Le fotball a vu être lancé un signal fort. Ce n’est plus un simple luxe envisageable, c’est une nécessité sculptée par le climat, le bien-être des joueurs, et la géographie des hôtes. A ce stade, ce n’est pas une promesse ferme pour tous les Mondiaux à venir, mais c’est une ligne de crête vers laquelle l’institution semble vouloir s’engager.
Si je devais parier : le Mondial 2034 (Arabie saoudite) sera probablement l’un des premiers à sortir cet été oppressant. Peut-être même que l’on va poser la règle que tout Mondial dans une zone de chaleur extrême doit être hors saison estivale.
Le football change de climat. Littéralement. Et la FIFA semble prête à accepter que, parfois, l’été ne soit plus le bon moment.
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