Les Knicks ont laissé filer une page d’histoire
Dans une ligue où chaque décision peut redéfinir une ère, New York avait entre les mains bien plus qu’un simple choix de coach. En remerciant Tom Thibodeau et en ouvrant la porte à de nouvelles idées, les Knicks ont effleuré un moment historique. Au cœur des discussions, un nom vibrait comme une promesse de révolution : Dawn Staley. L’icône de South Carolina aurait pu devenir la première femme à diriger une équipe NBA. Elle avait le pedigree, la légitimité, la vision. Pourtant, aucune offre concrète n’est tombée. Et avec elle, une occasion unique s’est envolée.
Un rêve suspendu
Pour Staley, cette aventure n’aurait pas été une simple ascension personnelle. C’était une mission. Une chance de fissurer enfin le plafond de verre dans le sport masculin professionnel. « J’aurais dû le faire, pas seulement pour moi, mais pour toutes les femmes », confie-t-elle, lucide. Elle a posé les bonnes questions, celles qui dérangent parfois dans les coulisses : quelles garanties, quel soutien, quelle vision à long terme ? Face à elle, la franchise new-yorkaise a préféré la sécurité d’un nom déjà bien installé, celui de Mike Brown. Résultat : la NBA a manqué un virage que l’histoire aurait retenu.
Un changement qui traîne les pieds
Staley ne se voile pas la face. Elle sait à quel point les mentalités évoluent lentement dans ce milieu. Elle doute même de voir une femme devenir coach principal en NBA de son vivant, tout en espérant se tromper. « Les obstacles sont encore nombreux », souffle-t-elle. Elle imagine déjà le scénario : une coach débarque, l’équipe perd quelques matchs, et aussitôt, les projecteurs se braquent non pas sur le système de jeu, mais sur son genre. Le poids symbolique serait colossal, bien plus que pour n’importe quel homme.
Pas question de baisser les bras
Mais renoncer ? Très peu pour elle. Staley est prête à épauler toute femme qui oserait franchir le pas. « Si quelqu’un est intéressé, j’ai toutes les infos nécessaires », lance-t-elle avec un sourire en coin. Et si personne ne se décide, elle ne ferme pas la porte à y aller elle-même. Elle sait que ce rôle dépasse largement sa personne. Ce serait un acte fondateur.
Un futur qui se dessine, lentement
Avec des figures comme Becky Hammon ou Staley qui se rapprochent des bancs NBA année après année, l’idée d’une femme à la tête d’une franchise n’a jamais été aussi crédible. Mais encore faut-il qu’une équipe ait le courage de tendre la main, d’ignorer le bruit ambiant et de miser sur les compétences, pas sur les stéréotypes. Le jour où cela arrivera, ce ne sera pas juste une signature. Ce sera un tournant culturel.
En attendant, Dawn Staley continue de régner sur le basket universitaire, un œil toujours tourné vers la grande ligue. Elle inspire une génération entière de femmes à viser plus haut, à refuser le statu quo. Si l’histoire a manqué son rendez-vous cette fois-ci, elle n’a peut-être fait que repousser l’inévitable.
Crédit photo : Carmen Mandato/Getty Images/AFP
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