Giovanni Mpetshi Perricard renverse Lorenzo Musetti à Bruxelles
Il y a des victoires qui comptent plus que d’autres. Pas parce qu’elles rapportent plus de points, mais parce qu’elles effacent des cicatrices. Ce vendredi soir à Bruxelles, Giovanni Mpetshi Perricard a enfin mis fin à une série noire face à Lorenzo Musetti. Quatre défaites de rang, une frustration grandissante, et cette impression d’un mur infranchissable. Mais cette fois, le Français a trouvé la faille. Score final : 6-4, 7-6(8). Deux sets, mille émotions.
« Je suis très fier », a lâché Mpetshi Perricard, visiblement soulagé. « Je savais que je devais aborder ce match différemment. J’ai changé mon approche, j’ai osé davantage, et ça a payé. »
Le ton est posé. Le sourire aussi. Derrière les mots simples, il y a le poids d’un vrai soulagement. Le colosse lyonnais n’a pas seulement battu Musetti, il a exorcisé un démon personnel.
Un match serré et palpitant
Le duel a tenu toutes ses promesses. Deux styles opposés : la puissance brute de Mpetshi Perricard face à la finesse de Musetti, joueur d’orfèvre capable de caresser la balle comme personne. Le premier set a basculé sur quelques points clés, notamment un break arraché à 4-4 après un rallye monstrueux de 24 échanges. Le Français a ensuite bouclé la manche d’un ace plein centre, poing serré et regard fixe vers son clan.
Mais Musetti, fidèle à lui-même, n’a pas lâché. Dans le deuxième set, l’Italien a retrouvé son toucher magique, variant les hauteurs, les angles, les amorties. Le tie-break a viré au bras de fer mental : Mpetshi Perricard a eu deux balles de match, Musetti les a effacées avec classe, avant que le Français ne sauve une balle de set d’un service à 230 km/h. Puis un dernier coup droit croisé, millimétré, est venu sceller l’affaire. Le poing s’est levé, le cri a éclaté. Le public belge, conquis, a applaudi debout.
« C’était un vrai combat », a reconnu Mpetshi Perricard. « J’ai dû rester calme quand il a sauvé mes balles de match. À la fin, j’ai juste joué libéré. »

Prochain défi : Jiri Lehecka
Cette victoire, c’est plus qu’un ticket pour les demi-finales. C’est un statement. Le Français, longtemps vu comme une promesse brute, commence à livrer du concret. Et ce samedi, c’est un test grandeur nature qui l’attend : Jiri Lehecka, 17e mondial, puissant, explosif, régulier.
Lehecka n’est pas du genre à faire des cadeaux. Mais Mpetshi Perricard a désormais cette confiance neuve, celle d’un joueur qui sait qu’il peut faire tomber un top 20 sur une bonne journée. « Je suis prêt à me battre », a-t-il assuré. « Chaque match est une chance d’apprendre, mais maintenant, je veux surtout gagner. »
Un avenir qui s’éclaire
À 21 ans, Giovanni Mpetshi Perricard n’est plus seulement un nom à surveiller. Il devient une réalité. Sa trajectoire, marquée par la patience et le travail, trouve enfin son écho sur le circuit. Sa victoire à Bruxelles est plus qu’un succès d’un soir : c’est une preuve de maturité.
Son service dévastateur fait trembler les filets, sa couverture de terrain s’est affinée, et surtout, son mental semble avoir franchi un cap. Il joue avec plus de conviction, plus de relâchement aussi. Il s’autorise à être le joueur qu’il est vraiment : un attaquant sans peur, un compétiteur au regard clair.
Et maintenant ? Maintenant, tout semble possible. La Belgique lui a offert une scène, et il l’a saisie avec brio. Dans un circuit souvent impitoyable, Mpetshi Perricard vient d’envoyer un message limpide : il ne veut plus être spectateur, mais acteur de son histoire.
Si la semaine bruxelloise devait s’arrêter demain, elle aura déjà marqué un tournant. Mais connaissant le bonhomme, on parierait qu’il n’a pas encore dit son dernier mot.
Crédit photo : DAVID PINTENS / Belga / AFP
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