Vingt-deux ans après avoir perdu les droits de la NBA, NBC revient dans la danse. Et pas timidement. Le network américain a frappé fort avec un contrat monumental de 27 milliards de dollars sur 11 ans. Oui, vingt-sept milliards. De quoi faire trembler même les géants du sport télévisé.
Ce deal propulse NBC de nouveau au cœur du basket mondial, dans une stratégie assumée : supplanter le football américain, redevenir une référence sportive, et marquer un coup médiatique qui fera date.
The NBA on NBC added icons after dunks and three-pointers 🔥
They really cooked pic.twitter.com/f8upjBUNJd
— FanDuel Sportsbook (@FDSportsbook) October 22, 2025
La chaîne, qui avait autrefois accompagné la montée en légende de Michael Jordan et les années dorées des Bulls, rêve d’un retour à cette aura. À l’époque, NBA on NBC était une institution, son générique une madeleine de Proust pour toute une génération. Aujourd’hui, la marque veut raviver cette flamme, à une ère où le streaming redessine toutes les règles du jeu.
Les milliards de la discorde
Mais à l’intérieur de NBCUniversal, tout le monde ne saute pas au plafond.
Selon le Wall Street Journal, plusieurs cadres se demandent si ce pari n’est pas trop ambitieux, voire dangereux. La facture annuelle – environ 2,5 milliards de dollars par saison – dépasse même le coût du Sunday Night Football, pourtant le joyau de la grille NBC.
Certains analystes, comme Robert Fishman de MoffettNathanson, pointent la difficulté à rentabiliser un tel investissement. Les projections internes évoquent des pertes initiales entre 500 millions et 1,4 milliard de dollars sur les premières saisons.
“Chacun de ces accords entraîne des pertes”, a reconnu Dave Pietrycha, cadre de NBCU. En clair : NBC sait qu’elle va saigner un peu avant de récolter les fruits.
Un pari sur l’avenir, pas sur le présent
Ce risque, Mike Cavanagh, co-PDG de Comcast, l’assume. Dans une note interne, il a appelé ses équipes à voir plus loin que les bilans trimestriels : “Il est crucial de poursuivre des opportunités significatives qui pourraient grandement avantager l’entreprise à long terme.”
Traduction : NBC veut jouer le long game.
L’idée, c’est que la NBA serve de moteur à tout l’écosystème du groupe. Plus d’abonnés pour Peacock, plus de prestige pour la marque NBC, plus de revenus publicitaires.
Déjà, les spots de 30 secondes pendant les matchs NBA sont estimés à 130 000 dollars, bien au-dessus des 50 000 que TNT facturait encore récemment. Si l’audience suit, ce pari pourrait devenir un jackpot.
Peacock, la clé (ou le talon d’Achille)
Le vrai test, ce sera le streaming. NBC veut que Peacock devienne un réflexe pour les fans de sport. Mais la plateforme n’a pas encore le rayonnement de ses concurrents. Et beaucoup d’abonnés y viennent seulement pour les JO, la Premier League ou la NFL.
Pour contourner cet obstacle, NBC envisage de lancer une nouvelle chaîne câblée dédiée à la NBA, sorte de passerelle entre la télévision traditionnelle et le streaming. L’idée : ramener une partie du public qui refuse encore de payer pour du contenu en ligne, tout en gardant la flexibilité numérique que demande le marché actuel.
Génie stratégique ou folie comptable ?
Comme souvent dans ces grandes manœuvres, la ligne entre vision et excès est fine.
“Difficile de savoir si c’est un investissement audacieux ou une erreur coûteuse”, a confié un initié au Journal.
Mais ce qui est sûr, c’est que NBC joue gros. Très gros.
Car derrière les chiffres, il y a aussi un symbole. Celui d’une chaîne qui veut renouer avec sa grandeur d’antan. Revoir le logo NBC sur les parquets NBA, c’est un frisson pour les fans des années 90. Une promesse de nostalgie, mais aussi d’innovation.
Si ce pari paye, NBC pourrait redevenir la maison du basket. Si ça échoue, ce sera un rappel brutal que le sport moderne, même auréolé de gloire, ne garantit plus le succès médiatique.
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