Michael Jordan face au Load Management : quand l’ancien monde défie la NBA moderne
Dans une ligue où les superstars s’offrent désormais des soirées de repos programmées, Michael Jordan reste, lui, fidèle à son credo : jouer, coûte que coûte. Invité du show Insights to Excellence après la victoire des Bucks face aux Knicks (121-111), la légende de Chicago n’a pas mâché ses mots sur la fameuse load management devenue la norme en NBA. Et comme souvent avec MJ, ça pique un peu.
“Je voulais être là, chaque soir”
Pour Jordan, l’idée même de lever le pied ne faisait pas partie du vocabulaire. “Cela ne devrait même pas exister”, lâche-t-il avec son ton tranchant. “J’ai toujours voulu être présent à chaque match. Je savais que dans les tribunes, il y avait quelqu’un qui avait peut-être économisé des semaines juste pour venir me voir jouer. Je ne pouvais pas décevoir cette personne.”
Ce sens du devoir, presque obsessionnel, a façonné la légende du numéro 23. Pendant 12 de ses 15 saisons, Jordan a disputé au moins 70 matchs. Le seul moment où il a manqué du temps de jeu ? Les blessures ou la retraite. Jamais le repos. “Prendre un match off quand j’étais en bonne santé ? Jamais. Si je pouvais jouer, je jouais. Point.”
Une mentalité d’un autre temps
Dans l’histoire, il y a ce match mythique, celui que tout fan connaît : le “Flu Game”. Juin 1997, finales NBA, Game 5 à Utah. Fiévreux, vidé, Jordan aligne 38 points pour offrir la victoire aux Bulls. “Je ne pouvais pas abandonner mes coéquipiers”, confie-t-il encore aujourd’hui. “Si je pouvais me lever et mettre un pied sur le parquet, alors j’allais jouer.”
Ce soir-là, MJ a incarné ce que le mot “compétiteur” signifie vraiment. Pas seulement pour les Bulls, mais pour toute une génération qui l’a vu lutter, transpirer, dominer. Une autre époque, peut-être. Mais surtout, une autre approche du basket.
Le lien sacré avec les fans
Ce qui distingue Jordan, c’est cette notion de responsabilité envers ceux qui le regardent. “Vous avez une responsabilité envers vos fans”, répète-t-il. “Ce sont eux qui vous portent. Si quelqu’un fait le déplacement pour me voir et que je choisis de ne pas jouer juste parce que je ne me sens pas d’humeur… ça, ce n’était pas envisageable.”
Dans une NBA moderne où la longévité et la préservation priment souvent sur la disponibilité, ces mots sonnent presque comme une leçon d’un autre siècle. Jordan voyait chaque match comme une scène. Pas de doublure, pas de jour sans. Juste le show, encore et toujours.
Un débat sans fin
La gestion de la charge reste un sujet brûlant. D’un côté, les partisans du repos planifié assurent qu’il prolonge les carrières et réduit les risques de blessures. De l’autre, des puristes comme Jordan défendent l’idée que chaque match compte, que la compétition ne se met pas sur pause.
Et au fond, cette opposition raconte deux visions du sport : celle des chiffres et de la santé, contre celle du cœur et de la passion. Jordan, lui, a choisi depuis longtemps son camp. Le sien, celui du jeu sans calcul, du spectacle sans retenue.
Un héritage qui dépasse les époques
Alors que la NBA continue d’évoluer, l’ombre de Jordan plane toujours. Pas seulement pour ses titres ou ses records, mais pour ce qu’il représentait : l’envie, la constance, l’amour pur du jeu. Il jouait pour gagner, pour ses coéquipiers, mais aussi pour cette personne dans les gradins, venue le voir, juste une fois, et repartir avec un souvenir gravé à vie.
La “load management” est peut-être le futur. Mais la mentalité de Jordan, elle, restera à jamais le standard. Jouer, performer, honorer le moment. C’est ça, l’héritage du GOAT.
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Crédit photo : James Gilbert/Getty Images/AFP
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