Il y a des images qui racontent tout sans un mot. Dimanche, quand Carlos Alcaraz a quitté le court après sa défaite en finale face à Jannik Sinner, on avait déjà compris que quelque chose clochait. Sa démarche trahissait une gêne, un poids, une jambe qui n’obéissait plus exactement comme d’habitude. On parlait d’un simple coup de fatigue. Ce n’était pas ça. Le verdict est tombé, implacable : un œdème au tendon ischio-jambier droit. Et avec lui, un forfait fatal pour la phase finale de la Coupe Davis, à Bologne.
Siento muchísimo anunciar que no voy a poder jugar con España la Copa Davis en Bolonia… 🥲 Tengo un edema en el isquiotibial de la pierna derecha y la recomendación médica es no competir. Siempre he dicho que jugar por España es lo más grande que hay y me hacía mucha ilusión… pic.twitter.com/ftWvwGUYcu
— Carlos Alcaraz (@carlosalcaraz) November 18, 2025
Un coup de massue pour la Roja
Pour l’équipe d’Espagne, c’est un tremblement de terre. Alcaraz n’est pas seulement le numéro un mondial. Il est l’étendard, le catalyseur, l’assurance tous risques dans une compétition où l’état de forme et la fébrilité du moment peuvent tout renverser. À Bologne, il devait arriver comme le leader absolu, prêt à enchaîner malgré la déception des Finales ATP. Il l’avait dit, juré même : « Je serai là quoi qu’il arrive ». Le corps, lui, a dit non.
Dans un message publié mardi, Alcaraz a vidé son sac. Pas de dramatisation, juste la vérité brute. « Je suis vraiment désolé… Le médecin m’a recommandé de ne pas participer. Jouer pour l’Espagne est la chose la plus grande qui soit ». Quelques lignes qui sentent la frustration, le cœur lourd et l’envie contrariée. Les champions naissent parfois de la douleur, mais ils ne défient pas un tendon en colère à quelques jours d’un marathon tennistique.
Ferrer obligé d’improviser
Alors que faire quand votre pièce maîtresse disparaît du tableau à 72 heures du premier match? David Ferrer connaît trop bien la guerre pour paniquer. Mais il doit repenser son arsenal. Selon Cadena Cope, le sélectionneur envisagerait un duo Jaume Munar et Pablo Carreno Busta en simple, avec Granollers et Pedro Martinez en double. Un casting cohérent, solide, mais auquel il manque l’étincelle qu’Alcaraz allume dès qu’il pose le pied sur un court.
Et puis il y a ce choix surprenant : Alejandro Davidovich Fokina, numéro 14 mondial, n’a pas été convoqué. Décision stratégique? Désaccord interne? Simple logique de forme du moment? Les questions circulent, les réponses manquent. Ce qui est certain, c’est que l’Espagne arrive à Bologne avec moins de certitudes qu’elle ne l’espérait.
Une compétition qui bascule
Sans Alcaraz, tout change. Pour l’Espagne, évidemment. Mais aussi pour la République tchèque, premier adversaire jeudi à 10 heures, soudainement face à une équipe plus prenable. Pour l’ensemble du tableau, également. La Coupe Davis adore les rebondissements et les scénarios inattendus. Celui-ci en est un majuscule.
Le tennis moderne repose sur des équilibres fragiles. Une gêne, un mouvement mal négocié, un tendon qui enfle, et c’est tout un pays qui doit revoir son plan de bataille. Alcaraz reviendra, bien sûr. Il est trop jeune, trop fort, trop habité pour laisser cette histoire le marquer autrement qu’en note de bas de page. Mais pour l’Espagne, cette semaine à Bologne devient soudain un défi immense.



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