Morgan Rogers, de cible facile à moteur d’Aston Villa
Il y a encore quelques mois, son nom faisait lever les yeux au ciel. Aujourd’hui, il fait lever tout un stade. Morgan Rogers est passé du bruit des huées aux chants du Holte End, et cette bascule raconte beaucoup plus qu’une simple montée en puissance individuelle. Elle raconte la métamorphose d’Aston Villa.
Un début de saison qui sentait le naufrage
La saison 2025-26 d’Aston Villa a démarré de travers. Cinq matchs, zéro victoire, une équipe qui doute et un joueur en première ligne des critiques. Rogers, muet lors de ses sept premières apparitions, encaissait tout. Les sifflets, les soupirs, l’impatience. Villa Park grondait, notamment cette soirée européenne face à Bologne, fin septembre, où la fracture semblait consommée.
À ce moment-là, peu auraient misé une pièce sur lui pour porter l’équipe vers le haut du classement.
Unai Emery n’a jamais lâché
C’est là que tout se joue. Emery ne cède pas. Il insiste. Il maintient Rogers dans son onze, lui donne du temps, de la responsabilité. Pas de discours public tapageur, juste une confiance ferme. Et Rogers, lui, encaisse, travaille, attend son moment.
Quand il arrive, le changement est brutal.
Manchester United comme symbole du renversement
Dimanche dernier, face à Manchester United, Rogers a livré un match qui résume tout. Villa gagne 2-1, dans un scénario tendu, et il est partout. Dans les courses, dans les duels, dans les décisions qui font basculer un match. À la fin, personne ne doute : cette victoire porte sa signature.
Aston Villa en est désormais à 24 victoires consécutives toutes compétitions confondues. Une série presque irréelle. Et surtout, Villa pointe à trois petits points d’Arsenal, le leader. Quand on se souvient du départ, la trajectoire est folle.

Les chiffres ne disent pas tout, mais ils confirment
4 143 minutes jouées cette saison. Ce n’est pas anodin. Rogers n’est plus un pari, il est une certitude. Ses contributions décisives se sont accumulées, parfois sans faire de bruit, parfois de manière éclatante. Il ne se contente pas de marquer ou de faire marquer. Il fait respirer le jeu, casse des lignes, impose un rythme.
Il est devenu ce joueur qui change l’équilibre d’un match sans forcément chercher la lumière.
Un joueur, un symbole
La résurrection de Rogers dépasse son cas personnel. Elle incarne l’ADN de ce Villa-là. Une équipe qui encaisse, qui doute, mais qui ne rompt pas. Une équipe qui s’accroche et finit par renverser la table.
À son meilleur niveau, Rogers est un poison. Un joker permanent. Le genre de joueur que les défenses n’aiment jamais affronter, parce qu’il peut surgir de nulle part et retourner une rencontre.
Villa n’est plus un outsider
Les attentes ont changé. Le regard aussi. Aston Villa n’est plus ce club sympa mais limité. C’est une menace crédible pour les gros. Et Morgan Rogers est au coeur de cette transformation.
La saison est encore longue, mais une chose est claire : Rogers n’est plus une promesse fragile. Il est devenu un leader de terrain. Et si Villa continue sur cette lancée, ce retour en grâce pourrait bien n’être que le début d’une histoire encore plus grande.


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