Eastbourne Open : Alex Eala, la tornade philippine qui bouscule le gazon anglais
Si vous n’avez pas encore entendu son nom, il est peut-être temps de tendre l’oreille. Car Alex Eala, 19 ans à peine, est en train de planter son drapeau sur le circuit WTA, et ce, avec la manière. Cette semaine à Eastbourne, la jeune joueuse philippine a littéralement mis le feu au gazon du Devonshire Park. Résultat ? Une qualification en demi-finales et un bond dans le classement mondial qui fait parler.
Mais plus que les chiffres, c’est l’attitude. Le style. La maîtrise. La fraîcheur. Et cette impression que rien ne peut la déstabiliser.
Yastremska balayée, Eala s’installe
Face à Dayana Yastremska (42e mondiale), Eala n’a pas juste gagné. Elle a roulé dessus : 6-1, 6-2, en 64 minutes, chrono en main. Bris de service ? Sept en sept. Autant dire que l’Ukrainienne n’a jamais vraiment respiré sur son propre engagement. Pendant ce temps, Eala déroulait : retour chirurgical, tempo maîtrisé, relâchement millimétré. Un clinic.
Ce succès est le cinquième d’affilée pour la native de Manille, qui s’est sortie des qualifications en torpillant Zeynep Sonmez puis Hailey Baptiste, avant de rouler sur Lucia Bronzetti au premier tour (6-0, 6-1). Au second, elle a croisé le fer avec Jelena Ostapenko. Un match étrange, brutal, intense. Un 0-6 pour commencer, un 6-2 pour répliquer, puis 3-2 quand la Lettone a abandonné, blessée. Pas l’idéal, mais le genre de match où l’on voit le mental. Eala en a à revendre.
Une demi-finale inattendue, mais pas volée
En demies, elle retrouvera Varvara Gracheva, 111e mondiale, qualifiée grâce au forfait de Barbora Krejcikova. Sur le papier, un choc de “seconds couteaux”. Sur le terrain, une opportunité en or pour Eala de jouer une première finale WTA.
Et ce n’est pas de la chance : c’est le fruit d’un travail méticuleux. Une progression linéaire. Un jeu qui s’étoffe. Et une confiance qui s’installe, match après match.
De Manille au Top 64 mondial
Eastbourne n’est pas Wimbledon, mais c’est déjà beaucoup. Grâce à ce parcours, Alex Eala grimpe à la 64e place mondiale. Elle avait démarré la semaine au 74e rang, elle pourrait finir dans le Top 56 si elle atteint la finale, voire 52 en cas de titre. Le tout à 19 ans, dans un tableau WTA 250, après avoir commencé… en qualifications.
Si son prénom vous est encore inconnu, sachez que dans son pays, c’est déjà une star. Et à ce rythme-là, l’Europe va vite l’adopter.
Le gazon ? Pas un souci
Le plus impressionnant, c’est peut-être ça : elle apprend à jouer sur gazon en temps réel. En conférence de presse, elle ne s’en cache pas : « Je n’ai pas beaucoup de matchs sur cette surface. Mais je commence à comprendre. Ça colle de plus en plus à mon jeu. » Et ça se voit.
Face à Ostapenko, elle prend un 6-0 sec, sans broncher. Elle revient, ajuste, reprend l’ascendant. « Je suis fière de la façon dont j’ai su m’adapter. Elle me dominait, mais j’ai trouvé des solutions. »
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