Jordan Poole lâche une bombe : “I haven’t had a good screen in two years”
Quand Jordan Poole, tout sourire, évoque sa “reprise” aux côtés de Kevon Looney, il lâche cette phrase presque comme un crachat : « I haven’t had a good screen in two years. »
Sur le papier, ça paraît anodin, une évidence arithmétique, une remarque anecdotique. En coulisses, ça hurle un malaise, une accusation voilée, une rupture de confiance.
C’est une pique subtile, pas courte, mais dense. Vers qui ? À qui ? Qu’est-ce qu’il veut dire exactement ? Le terrain, finalement, est un théâtre où chaque mot compte.
Une obsession masquée, un reproche implicite
Dans le basket, “l’écran” n’est pas une option : c’est une artère du jeu. Offrir un bon écran, c’est ouvrir le chemin, casser les lignes, créer des espaces. Quand Poole affirme qu’il n’en a pas eu un “bon” depuis deux ans, il ne parle pas d’un manque technique isolé : il pointe du doigt une carence systémique. C’est celui qui court, qui coupe, qui attend que le coéquipier fasse le job pour lui offrir une respiration, et qui ne l’a pas eu.
Cette déclaration est une suspiscion. Elle accuse les systèmes d’équipes, la manière dont on l’a utilisé, ou pas. Elle jette le trouble sur les coachs et les collègues. Elle dit : « vous m’avez laissé seul. »
Lorsqu’il parle de “deux ans”, il ne renvoie pas à une période abstraite. Il convoque ses dernières saisons, celles à Washington, à ses errements, ses frustrations. Il fait la somme des matchs décevants, des possessions entières où il s’est senti livré à lui-même.
Contexte : Poole, errances et réinvention
Jordan Poole n’est pas un joueur lambda. Il a brillé à Golden State, il a souffert ensuite. On l’a vu prendre feu, exploser puis trébucher. On l’a vu naviguer entre espoir et reproche. Sa trajectoire est marquée par des hauts et des bas.
Ces deux dernières saisons, il a été souvent critiqué pour sa constance, son choix de tirs, sa défense. Mais jamais ou presque pour ce manque d’équipe autour. La déclaration referme le débat. Elle recentre la responsabilité collective.
En retrouvant Looney, l’un de ses anciens partenaires de ligne, réputé pour ses écrans précieux, Jordan Poole semble vouloir renouer avec une mécanique de jeu qu’il juge lui avoir manqué. C’est comme un aveu : il veut retrouver ce qui faisait sa version efficace, celle d’avant.
Angles forts : accusation voilée ou stratégie de repositionnement ?
Cette phrase porte un angle précis : la responsabilité partagée. Elle force à s’interroger.
Est-ce un message aux coéquipiers : “je veux qu’on me serve, qu’on me protège” ?
Est-ce un coup de pression envers les entraîneurs : “réparez votre système” ?
Est-ce une posture de victime ou un moyen de détourner l’attention de ses propres lacunes ?
Le plus puissant, c’est qu’elle met tout le monde dans l’incertitude : on ne sait pas exactement qui est visé, mais on sent le malaise collectif.
Par cette phrase, Poole revendique aussi une exigence. Il dit : “je mérite mieux que ce qu’on m’a donné.” Il change le récit : ce n’est plus le joueur qui a déconné, c’est le collectif qui a failli.
Les répercussions possibles
Maintenant, le terrain va parler. Si Poole retrouve des écrans, de la connexion, de la fluidité, cette déclaration va devenir prescriptive : il avait raison. Si ça ne marche pas, elle sera retournée comme un piège : “Tu parlais d’écrans, mais tu restes seul”.
Il y a une autre conséquence plus subtile : le pari mental. Il met la pression sur lui-même et sur les autres. Il expose le pouvoir qu’un joueur peut avoir dans le discours. Il tend une fissure dans l’image lisse qu’on veut donner.
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