Jonathan Kuminga est à la croisée des chemins. Et avec lui, c’est tout un pan du futur des Golden State Warriors qui se joue cet été. Plus question de promesses lointaines ou de projets à long terme : le gamin de Goma, 21 ans, entre dans sa free agency restreinte, et le front office de la Baie va devoir choisir. Miser ou encaisser. Croire ou tourner la page.
Car les options sont claires. Kuminga peut re-signer, accepter l’offre qualificative à 20,2 millions de dollars pour rester une saison de plus, ou écouter les sirènes d’ailleurs. Dans ce cas, Golden State aura la main pour s’aligner ou chercher un sign-and-trade. Rien n’est simple. Rien n’est évident.
Mais une chose est sûre : le temps de l’attente est terminé. Place aux décisions !
Kuminga, promesse ou mirage ?
Le potentiel, personne ne le nie. Les flashs sont là. Explosivité, longueur, drive incisif, défense physique : le cocktail est rare, précieux, même. Mais en NBA, le talent pur ne suffit pas. Il faut l’enrober, le canaliser, le faire entrer dans un cadre collectif. Et c’est là que Kuminga pose encore question.
L’an dernier, Steve Kerr, coach des warriors lui a enfin gagné des minutes permettant à l’intérieur de tourner en moyenne à 15,3 points, 4,6 rebonds, 2,2 passes, 45,4 % au tir. Des chiffres solides, notamment pour un joueur qui n’a toujours pas 22 ans. Cependant, certains doutes persistent : impact fluctuant, tir extérieur irrégulier, lecture du jeu encore perfectible. Il a progressé, oui. Mais assez pour devenir un pilier à Golden State ? Pas si sûr.
La vision des Warriors : entre calcul et affection
Dans un vestiaire encore marqué par les grandes heures du trio Curry–Thompson–Green, l’heure est à la transition. Ou du moins à la cohabitation des générations. Et Kuminga est censé faire le lien. Problème : le salary cap ne fait pas de sentiments.
« On veut être responsables », a lâché un membre du front office à Hoopswire. Traduction : on adore le joueur, mais on ne va pas casser la tirelire pour un pari encore incertain. La flexibilité prime. Et avec la nouvelle convention collective qui resserre les vis autour des gros budgets, la marge d’erreur est mince. Très mince.
Alors Kuminga, malgré ses promesses, se retrouve dans une drôle de position. Assez fort pour susciter l’envie. Pas assez régulier pour être intransférable.
Playoffs 2025 : révélateur d’un plafond
Cette année encore, les Warriors ont flirté avec l’illusion. Un Game 7 arraché face aux Rockets, un coup d’éclat vintage de Curry, puis le mur Wolves. Minnesota n’a pas tremblé. Golden State a plié, en cinq petits matchs.
Et dans cette campagne de playoffs, Kuminga a alterné le chaud et le tiède. Trop souvent absent dans les moments décisifs. Une image persistante : celle d’un joueur qui peut électriser un match… ou le traverser comme un fantôme, mais irrégulier.
Le futur se réfléchit aujourd’hui
Kuminga n’est pas n’importe qui. Ce n’est pas un role player anecdotique. C’est un pari de franchise. Un top 10 de Draft. Un projet assumé par Bob Myers à l’époque, avec l’idée de préparer l’après-Dynastie. Mais ce projet arrive à maturité. Il est temps de récolter. Ou de couper.
D’autres équipes, moins regardantes, pourraient tenter le coup. Lui offrir un rôle majeur, des responsabilités, un nouveau cadre. Detroit ? Orlando ? Charlotte ? Des noms circulent, sans concrétisation pour l’instant. Mais les regards sont là. Kuminga intrigue. Il fait parler.
Et s’il venait à partir, le sign-and-trade serait une issue plus que probable. Une manière pour les Warriors de ne pas tout perdre. Reste à voir ce qu’ils peuvent obtenir. Car en NBA, tout est affaire de valeur. Et cette valeur, aujourd’hui, personne ne sait vraiment la chiffrer.
Conclusion : l’enjeu dépasse Kuminga
Cette free agency, c’est plus qu’un simple dossier à traiter pour les Warriors. C’est un révélateur. Une façon de mesurer à quel point la franchise est prête à embrasser le futur, à tourner la page du passé glorieux, à prendre des risques.
Kuminga représente cette bascule. Entre promesse et déception, entre flamme et frustration. Il n’a pas encore explosé. Mais il n’a pas non plus échoué.
C’est peut-être maintenant que tout se joue. Pour lui. Pour Golden State. Pour savoir si l’histoire commune continue… ou si elle s’arrête avant d’avoir vraiment commencé.
Crédit photo : NBC Sports
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