Martin Zubimendi : un faux départ vers Liverpool, un nouveau souffle à Arsenal
Tout aurait pu être plié en quelques jours. Martin Zubimendi à Liverpool, c’était presque acté. Les Reds le voulaient, lui hésitait à faire ses valises. Mais voilà, l’Espagnol a dit non. Pas encore. Pas comme ça. « Ce n’était pas le bon moment », a-t-il lâché, sobrement. Une phrase simple, mais lourde de sens. Un an plus tard, c’est à l’Emirates qu’il atterrit, les crampons bien ancrés dans ses convictions. Et un contrat de 51 millions de livres sous le bras.
À 26 ans, Zubimendi quitte enfin le cocon de la Real Sociedad. Il laisse derrière lui 180 matchs de Liga, un rôle de métronome discret, des récupérations à la pelle, quelques éclairs offensifs… et un club où il avait fini par incarner bien plus qu’un numéro 4. Mais l’appel d’Arsenal, et surtout celui d’un certain Mikel Arteta, a fini par tout faire basculer.
Une décision mûrie, un profil taillé pour Arteta
Il y a les transferts précipités, et puis il y a ceux qui mijotent. Zubimendi, lui, a pris le temps. Liverpool, c’était tentant. Klopp n’était plus là, mais le projet restait alléchant. Pourtant, l’Espagnol n’a pas cédé. « J’étais encore investi à la Real. Je voulais terminer ce cycle correctement », explique-t-il aujourd’hui, droit dans ses bottes.
Mais lorsqu’Arteta s’est manifesté, le ton a changé. Le regard aussi. Zubimendi a senti qu’il y avait là quelque chose de différent. « Dès les premiers échanges, j’ai su que c’était le bon endroit. Arteta voit tout, anticipe tout. Il a cette exigence rare, ce souci du détail qui te pousse à devenir meilleur chaque jour. »
Et sur le terrain, ça matche. Précis, calme sous pression, fort dans le duel, toujours bien placé : Zubimendi n’est pas un milieu défensif clinquant, mais un joueur qui sécurise, qui équilibre, qui bonifie. Le genre de profil qu’Arteta adore, et qu’Arsenal cherchait depuis longtemps.
Liverpool s’en est bien sorti
Alors, ce transfert avorté à Liverpool, un regret ? Pas vraiment. Parce que de l’autre côté de la Manche, les Reds ont su rebondir. Sous Arne Slot, l’équipe a trouvé un nouvel élan, plus vertical, plus fluide. Et surtout, elle a soulevé le trophée de Premier League, une première depuis l’ère Klopp.
Zubimendi n’a jamais été un besoin vital pour Liverpool, mais il aurait pu incarner une autre version de leur milieu. Plus cérébrale, moins explosive. Finalement, les deux camps s’en sortent bien. Liverpool a continué son ascension sans lui. Et Zubimendi, lui, a trouvé un environnement qui le pousse à franchir un cap supplémentaire.
Ce genre de “non-transfert” qui, avec du recul, ressemble plus à une bifurcation bien sentie qu’à une occasion ratée.
Une trajectoire assumée
Il y a chez Martin Zubimendi une forme de retenue rare dans ce football moderne où tout va trop vite. Pas de déclaration tapageuse, pas de bras de fer avec son club formateur. Juste des choix réfléchis, posés. Et une trajectoire droite, presque trop propre pour le cirque qu’est devenu le mercato.
À Arsenal, il découvre un football plus physique, plus rapide, plus intense. Mais aussi une équipe qui monte, un effectif jeune et ambitieux, un coach visionnaire, et une ville qui respire le ballon. Le défi est immense, mais l’homme semble prêt.
Zubimendi n’a peut-être pas choisi la route la plus courte. Mais s’il parvient à s’imposer dans l’entrejeu des Gunners, son pari pourrait s’avérer gagnant. Et ce refus poli à Liverpool, loin d’être une erreur, pourrait bien devenir le point de départ d’une grande histoire à Londres.
Arsenal, lui, a tout compris : parfois, il faut savoir attendre le bon moment… et le bon joueur.
Crédit photo : Getty Images
Laisser un commentaire