ATP Washington – Alex De Minaur prêt à changer de dimension
Sur le circuit, il y a ceux qui parlent peu, ceux qui cogitent trop, et puis il y a Alex De Minaur. Le regard franc, les jambes en feu, et cette impression persistante qu’il n’a pas encore montré tout ce qu’il a dans le ventre. À quelques heures de son entrée en lice au Citi Open de Washington, l’Australien de 26 ans n’a plus envie de tourner autour du pot. L’heure n’est plus aux promesses feutrées ni aux plans à long terme. L’heure est venue d’oser.
« Je suis prêt à m’élancer et à prouver que je suis à mon meilleur niveau. » Pas de détour, pas de pincettes. De Minaur ne veut plus se contenter de bien figurer. Il veut exister, peser, déranger. Il veut bousculer l’ordre établi.
Le Démon veut mordre
Son surnom, “le Démon”, il ne l’a pas volé. Le garçon court partout, défend comme un mort de faim et ne lâche rien, jamais. Mais pendant longtemps, on l’a vu comme un joueur brillant… dans les matchs sans éclat. Un empêcheur de briller, plus qu’un acteur principal du show. Cette époque semble toucher à sa fin.
Ce qui change aujourd’hui ? Tout. Sa confiance, son discours, son aura. Fini le costume du bon soldat discret. De Minaur monte le ton. « Je possède désormais les compétences et la dimension physique nécessaires pour être performant », clame-t-il. Et il le dit avec une forme de calme qui en dit long sur sa détermination. Pas besoin de hausser la voix quand on sait ce qu’on vaut.
Un virage mental décisif
Ce n’est pas juste une question de muscles ou de vitesse. C’est une bascule intérieure. De Minaur a toujours eu le feu dans les jambes. Il a désormais le feu dans la tête. Il sait ce qu’il veut, et surtout, il s’autorise enfin à le viser. Être top 10 régulier ? Jouer les demies en Masters 1000 ? Titiller un grand chelem ? Il n’en fait plus des rêves d’enfant. Il les met sur sa to-do list.
« Je suis disposé à aller loin dans les compétitions », affirme-t-il. Pas du genre à balancer des punchlines dans le vent, l’Aussie. Quand il parle, c’est parce qu’il sent que son moment approche. Et franchement, ça commence à ressembler à une évidence.
Une maturité qui fait tilt
On ne devient pas un poids lourd du circuit en un été. Mais De Minaur, lui, n’a jamais cessé de grimper. Discrètement, méthodiquement. Il a appris à perdre, à encaisser, à revenir. À comprendre comment jouer les Djokovic, Medvedev ou Zverev, ces mecs qui respirent l’habitude des grands rendez-vous. Aujourd’hui, il n’en est peut-être pas encore là… mais il s’en rapproche. Lentement. Sûrement.
« J’ai gagné en expérience », répète-t-il. Une phrase simple, presque banale. Mais chez lui, elle prend une autre saveur. Parce qu’on le voit : dans sa manière de gérer les points chauds, dans sa lucidité tactique, dans la confiance tranquille qui s’installe match après match.
Washington en ligne de mire
Le tournoi de Washington, c’est le genre d’événement qui sent bon la bagarre. Pas un Grand Chelem, non, mais un vrai tournoi de gros bras. Un ATP 500 avec des clients sérieux, des matchs à haute intensité, et cette obligation de performer tout de suite. Pas le droit de commencer en diesel.
De Minaur le sait : pour marquer les esprits, il faut frapper fort. Il n’y a plus de temps à perdre. Les années passent, la fenêtre se referme vite pour ceux qui attendent trop. Mais lui n’attend plus rien. Il va chercher.
Son objectif ? Jouer son tennis. Plein, rapide, physique, avec ce grain de folie qui l’a toujours habité. Et surtout, franchir ce foutu cap. Celui qui sépare les bons joueurs… des grands.
Crédit photo : AAP/James Ross
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