Un revers de plus, et des questions qui s’accumulent
Kitzbühel avait tout du rendez-vous idéal pour se relancer. Une terre battue propice aux variations, un tableau jouable, et l’occasion d’envoyer un message. Mais au lieu de ça, c’est un nouveau naufrage que le joueur français a offert face à Gombos. Deux petits sets, 3-6, 4-6, et une sortie de scène sans éclat. Pire encore, le goût amer d’une prestation sans relief… ni révolte.
Le Français n’a jamais trouvé la clef. Dominé d’entrée, bousculé dans l’échange, il a semblé perdu, comme pris dans un courant qu’il ne maîtrisait pas. Gombos, lui, n’en demandait pas tant. Solide, précis, implacable. Et voilà comment, en un peu plus d’une heure, la messe était dite. Le public autrichien, lui, est resté mi-figue mi-raisin. Car au-delà du score, c’est l’attitude du Français qui a une nouvelle fois fait parler.
Un passif qui colle à la peau
On ne va pas se mentir : le joueur traîne une réputation dont il a bien du mal à se défaire. L’épisode lunaire de Madrid, cette balle tombée de son short en plein point, continue de faire les délices des réseaux. Un sketch qui aurait pu rester anecdotique… s’il n’était pas suivi de multiples frasques similaires. Et Kitzbühel n’a pas aidé à effacer l’ardoise. Tensions avec l’arbitre, gestes d’humeur, attitude borderline : le combo était presque complet.
Dans le tennis pro, l’image compte. Et celle du Français commence sérieusement à s’effriter. À tel point que certains observateurs s’interrogent : joue-t-il encore avec le feu… ou dans un incendie qu’il a lui-même allumé ?
Le talent, toujours là… mais sous la poussière
Et c’est peut-être ce qui rend la situation si frustrante. Car personne ne doute de ses qualités. Le touché est là, le sens du jeu aussi. Mais à quoi bon avoir des mains en or si c’est pour les garder dans les poches au moment clé ? Face à Gombos, les fulgurances ont été trop rares. Les fautes, elles, bien trop nombreuses. Une nouvelle fois, l’envie semblait absente. Ou du moins noyée sous la frustration.
Certains fans gardent pourtant espoir. Ils savent que le Français est capable de coups d’éclat. Ils l’ont déjà vu renverser des montagnes. Mais entre le joueur qu’il est aujourd’hui et celui qu’il pourrait être, le fossé ne cesse de s’agrandir. Et chaque défaite le rend plus difficile à combler.
Dernier avertissement avant effacement ?
Kitzbühel n’est pas un Grand Chelem. Ce n’est pas un Masters 1000. Mais ce genre de tournoi peut (et doit) servir de tremplin. Pour lui, c’est une occasion manquée. Une de plus. Et l’inquiétude commence à s’installer sérieusement dans les rangs de son entourage. Car au-delà du jeu, c’est l’attitude qui pose question. Le doute s’insinue. La patience s’effrite.
Il reste du temps. Des tournois. Des opportunités. Mais elles ne sont plus infinies. Il va falloir choisir : continuer à s’engluer dans une spirale de déceptions… ou enfin se relever, serrer les dents et retrouver l’envie de se battre. Vraiment.
Pour l’instant, ce que Kitzbühel laisse derrière lui, c’est un goût amer. Un sentiment d’inachevé. Et une interrogation lancinante : combien de fois faudra-t-il tomber avant de se décider à se relever ?
Crédit photo : P. Lahalle/L’Équipe
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