Retour au sommet pour Naomi Osaka : la Japonaise s’offre une place en demi-finales de l’US Open
New York, mercredi soir. La moiteur de Flushing Meadows collée aux peaux, un public partagé entre excitation et incrédulité, et une Naomi Osaka qui renoue avec ses vieux démons… mais dans le bon sens. Face à Karolina Muchova, la Japonaise n’a pas seulement gagné un match de tennis. Elle a remporté une bataille intérieure. Score final : 6-4, 7-6(3). Une victoire sèche sur le papier, mais un duel tendu, accroché, qui a tenu le stade Arthur Ashe en apnée.
Quatre ans, une éternité
Souvenez-vous : 2021, dernière trace d’Osaka sur un trône majeur. Depuis, une pause, des doutes, un congé maternité, et une absence longue comme un hiver sans fin. Quatre ans plus tard, la voilà qui revient en demi-finales de l’US Open, comme si la flamme n’avait jamais vacillé. Tête de série numéro 23, mais cœur numéro 1. « Je n’arrive pas à croire que je ne suis pas en larmes », lâche-t-elle au micro, presque surprise d’être encore debout. Elle se revoit dans les gradins deux ans plus tôt, simple spectatrice. Aujourd’hui, elle joue pour un ticket vers la finale.
Muchova, le corps en résistance
En face, Karolina Muchova n’a pas lâché un centimètre sans lutter. Déjà rincée par plus de dix heures de jeu cumulées sur les tours précédents, la Tchèque a vu sa jambe gauche la trahir. Bandage serré, mouvements crispés, visage fermé. Mais l’orgueil, lui, restait intact. Elle breake Osaka dans le deuxième set, mène 5-4, et on se dit alors que l’histoire pourrait basculer. Mais Osaka serre le poing, serre le jeu, et serre le tie-break. L’expérience, la froideur, la force de frappe. 7-6, rideau.
Une histoire de renaissance
Ce n’était pas seulement un quart de finale, c’était un manifeste. Celui d’une championne qui a connu les abîmes du doute, les nuits sans lumière, et qui revient avec une intensité presque insolente. « Tant d’efforts que vous n’avez pas vus », souffle-t-elle, la voix tremblante mais le regard fixe. Osaka n’est plus seulement une joueuse de tennis. Elle est une preuve vivante que le comeback, le vrai, existe encore dans le sport.
Et maintenant, Anisimova
La suite ? Amanda Anisimova en demi-finales. Une affiche qui sent la poudre, la jeunesse contre l’expérience, deux styles qui s’entrechoquent. Tout New York attend de voir si Osaka peut prolonger ce run miraculeux. Elle, en tout cas, semble déjà prête à écrire la prochaine page.
Parce qu’au-delà des coups droits claqués et des tie-breaks arrachés, Naomi Osaka raconte une chose simple : parfois, le sport est une deuxième vie. Et dans la sienne, elle vient de rallumer toutes les lumières.
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