- 1 Pešić s’en va : fin d’une ère lourde de promesses et de regrets pour la Serbie
- 2 Le parcours : ambition, médaille, frustration
- 3 Le départ : accepter la responsabilité, ouvrir une brèche
- 4 Les causes : plus qu’un résultat décevant
- 5 L’impact : ce que ce départ signifie pour la Serbie et pour le basket européen
- 6 Conclusion : fin d’un chapitre, promesse d’un nouveau
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Pešić s’en va : fin d’une ère lourde de promesses et de regrets pour la Serbie
L’annonce est tombée doucement, comme un souffle après un orage. Après une sortie prématurée de l’EuroBasket 2025, éliminée au tour des 16 par la Finlande, la Serbie tourne une page : Svetislav Pešić, le “Kari”, assume son départ. Un adieu qui sonne comme la fin d’un cycle, mais surtout comme le point de départ d’une interrogation : qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Le parcours : ambition, médaille, frustration
Quand Pešić est revenu aux commandes de la sélection serbe, en 2021, l’ambition était claire. Remporter, ramener l’équipe au sommet, retrouver une constance après des saisons en dents de scie. Il a fait plus que ça : médaille d’argent à la Coupe du Monde 2023, bronze aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Mais tout n’a pas été linéaire. L’EuroBasket 2025 devait être l’étape suivante : confirmer, asseoir une identité. Au lieu de ça, la Serbie trébuche, se fait surprendre, quitte le tournoi plus tôt que ses propres ambitions, et celles de ses supporters.
Le départ : accepter la responsabilité, ouvrir une brèche
D’abord, il y a eu le démenti. La Fédération de basketball serbe a nié vouloir limoger Pešić aussitôt après l’échec. Contrat jusqu’au 30 septembre 2025, soutien officiel, promesses que tout serait examiné.
Puis, peu après, la confession : « Le temps est venu de trouver un nouvel entraîneur ». C’est Pešić lui-même qui le déclare, évoquant non pas une chute, mais une décision mûrie. Il dit avoir essayé de maintenir le cap en mêlant professionnalisme, exigence, et respect des attentes. Mais reconnaître qu’un souffle neuf pourrait être nécessaire, voilà qui résonne.
Les causes : plus qu’un résultat décevant
Le poids des attentes. Avec un effectif de qualité, Nikola Jokić, joueurs d’expérience, espoirs et autre le moindre faux pas est amplifié. Pešić savait que le miroir serait impitoyable. L’opinion publique, les médias, la fédération : tous demandaient le podium. Ne pas tenir jusqu’au bout, ça coûte.
Les blessures / absences. Comme souvent, la santé des joueurs, la disponibilité, ont pesé. Ce n’est pas une excuse, mais un facteur qui est entré dans l’équation. Dans un tournoi de haut niveau, la marge est mince : un titulaire absent, un match de moins bien, et tout peut vaciller.
L’usure et le cycle. À 75 ans, avec une carrière déjà immense, Pešić porte l’expérience, le prestige. Mais aussi la fatigue, les compromis. Il le dit lui-même : mener une sélection nationale, répondre à tout le temps à l’exigence, c’est un effort quotidien. Il semble avoir senti que le moment était venu de passer la main, avant que la disgrâce ne suive l’échec.
L’impact : ce que ce départ signifie pour la Serbie et pour le basket européen
Un vide de leadership. Pešić est une figure quasi mythique dans le basket serbe (et plus largement en Europe). Son charisme, ses décisions, sa manière de tenir l’équipe dans l’adversité. Le remplacer ne sera pas juste un choix technique, mais symbolique.
Une transition délicate. Qui choisir ? Quel style ? Quelle image ? Le nouvel entraîneur devra non seulement rassembler les joueurs, mais aussi répondre aux attentes du public et de la fédération. S’inscrire dans la continuité, ou amorcer une rupture.
Une possible perte d’avantage compétitif. Tant que Pešić était là, il y avait une garantie de sérieux, d’expérience. Sans lui, l’incertitude peut rejaillir, sur les préparer des grands rendez-vous, sur le mental des joueurs, sur la confiance.
Conclusion : fin d’un chapitre, promesse d’un nouveau
Svetislav Pešić quitte la scène serbe nationale avec le sentiment du travail bien fait, des titres, des moments forts — mais aussi avec un goût d’inachevé. L’EuroBasket n’a pas été la consécration attendue, mais il n’a pas été une chute inattendue non plus.
Ce départ marque le moment d’une inflexion. Serbia doit aujourd’hui décider : continuer à construire autour des acquis, ou redéfinir sa silhouette pour le basket moderne. Le prochain entraîneur ne pourra pas simplement remplacer un nom. Il devra incarner une vision.
Et pour Pešić, ce n’est pas un adieu définitif, plutôt une remise de poste. Il promet d’aider la transition, de transmettre ce qu’il a bâti, pour que sous de nouvelles couleurs, l’aigle serbe continue de planer haut.
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