Week-end mouvementé à Bakou : McLaren en difficulté, Hamilton en forme
Bakou ne pardonne jamais. Le tracé urbain de la capitale azérie est un piège à ciel ouvert, avec ses lignes droites à perte de vue et ses murs qui se referment sur vous au moindre centimètre de trop. Ce week-end, la Formule 1 l’a encore prouvé : les ingénieurs ont transpiré, les pilotes ont frôlé la limite, et McLaren a sombré là où Hamilton a retrouvé des couleurs.
Le faux départ des essais
Tout a commencé par un détail. Une bordure mal fixée, un accroc dans le bitume. Résultat : trente précieuses minutes envolées dès la FP1. Quand chaque tour compte pour tester les réglages, c’est un gouffre. Les équipes ont dû réorganiser leur plan de jeu à la volée. McLaren, en particulier, n’a jamais réussi à recoller les morceaux.
Lando Norris a goûté au mur avant même d’avoir pu prendre son rythme. Une touchette lourde de conséquences : plus de longs relais pour lui, et une monoplace amputée d’informations cruciales pour la suite du week-end. Oscar Piastri a bien tenté de limiter la casse en FP2, mais la MCL38 avait perdu sa superbe. La voiture qui dominait la FP1 de près d’une demi-seconde s’est retrouvée reléguée à une seconde pleine derrière les Ferrari. De quoi passer du statut d’épouvantail à celui de figurant en l’espace d’une heure.
Hamilton en patron
Pendant que McLaren bricolait, Lewis Hamilton, lui, a déroulé. La Mercedes n’est pas encore un monstre de régularité cette saison, mais à Bakou, l’Anglais a signé le meilleur temps avec une aisance qui rappelait ses plus belles années. Des tours propres, incisifs, presque chirurgicaux. Le genre de performance qui redonne confiance à toute une équipe.
Face à lui, les Ferrari ont imposé leur loi sur les longs relais. Charles Leclerc s’est offert une série de tours canons, claquant un 1’46.212 en pneus tendres, pendant qu’Hamilton tournait en 1’46.297 avec des mediums. Un duel d’école, où chaque dixième arraché avait un goût de provocation. Carlos Sainz, de son côté, est resté en embuscade, moins rapide mais toujours menaçant.
Les autres acteurs du drame
Bakou, ce n’est jamais seulement une histoire de favoris. Alex Albon s’est faufilé dans le top des chronos avec sa Williams, un 1’46.547 en pneus durs qui a surpris plus d’un observateur. Max Verstappen, lui, n’a pas encore montré son vrai visage. Son 1’46.566 en tendres ressemble plus à un échauffement qu’à une démonstration de force. Et quand on connaît le Néerlandais, on sait qu’il garde souvent une cartouche pour le dimanche.
Le tableau est clair : Ferrari joue la constance, Hamilton retrouve sa verve, Williams tente l’incruste, et Red Bull attend son heure. McLaren, en revanche, a raté son train. Et dans une saison où chaque point risque de compter double, ce genre de week-end pèse lourd.
Un avant-goût des batailles à venir
Ce Grand Prix d’Azerbaïdjan n’a pas encore livré son verdict, mais il a déjà planté le décor. Entre les réglages d’ailerons à la limite, les choix de pneus décisifs et les imprévus de piste, les équipes naviguent sur un fil. Bakou a testé leur réactivité, leur capacité à rebondir et à improviser. Certaines s’en sont sorties grandies, d’autres y ont laissé des plumes.
La saison est longue, c’est vrai. Mais ce week-end a eu un goût de révélateur. Hamilton n’a pas dit son dernier mot. Ferrari joue la carte de la régularité, et McLaren doit vite retrouver le fil avant de voir son rêve s’étioler. Le décor est planté. Et dans les rues de Bakou, tout peut basculer en un virage.
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