McLaren reste optimiste pour les dernières courses malgré le revers à Vegas
DOHA – Avoir ses deux pilotes exclus d’un Grand Prix, c’est le genre de claque qui peut fissurer une saison. Pourtant, du côté de McLaren, personne n’a levé le pied. Pas une seconde. À l’approche du Qatar puis d’Abu Dhabi, l’écurie championne du monde affiche un calme presque déroutant, comme si la désillusion de Las Vegas n’était qu’une virgule dans un chapitre beaucoup plus ambitieux. Lando Norris et Oscar Piastri, toujours en course pour le titre, ont repris leur routine avec la même intensité. Et Andrea Stella, le directeur d’équipe, ne semble pas avoir perdu une once de conviction.
Jeudi, lors d’une session de questions-réponses, Stella a balayé les doutes sans artifice. L’approche ne changera pas, parce que Vegas n’était pas un tournant, juste une anomalie. Les fameux patins arrière qui se sont usés à une vitesse folle? Un problème spécifique à ce tracé urbain, pas un défaut structurel. Alors, McLaren avance, méthodique, presque clinique. Le plan reste le plan.
Stella l’a martelé: la confiance dans la méthode maison est intacte. L’équipe sait comment régler une voiture, comment la faire entrer dans sa fenêtre de performance, comment la guider vers une stratégie compétitive. Lusail arrive, et McLaren débarque avec des données, des certitudes et un désir de riposte. Rien de spectaculaire, juste la conviction que le travail finira par payer.
Surtout, Vegas a servi de laboratoire à ciel ouvert. Le marsouinage, ce saut désagréable provoqué par l’aéro à effet de sol, est revenu hanter les ingénieurs. Une voiture qui rebondit, c’est une voiture qui perd de l’appui puis en regagne dans la seconde. Pas exactement la recette de la stabilité. Mais dans le chaos technique, McLaren a trouvé de l’information. Et ça, pour une équipe affamée de détails, c’est presque une victoire déguisée.

Pas de risques excessifs pris
À ceux qui imaginent McLaren sombrer dans l’excès, Stella oppose un récit bien plus nuancé. Oui, les oscillations verticales étaient sévères. Oui, l’équipe a été surprise par l’amplitude du phénomène. Mais non, personne n’a mis la voiture en danger par excès de gourmandise.
La hauteur de caisse? Gérée avec marge de sécurité. Le souci, c’est que cette marge s’est évaporée sous les vibrations imprévues du bitume. Résultat: un plancher qui frotte, qui chauffe, qui s’use. Et une disqualification derrière, logique mais frustrante.
Rouler plus lentement pour éviter le problème? Sur le papier, c’était une bonne idée. Dans certaines sections du Strip, c’était même pire. Comme si la voiture refusait de coopérer. Une anomalie, selon Stella. Pas un pari imprudent, pas une recherche de performance borderline. Simplement l’un de ces caprices techniques qui rappellent que la F1 reste un sport où la science et l’imprévisible se croisent à pleine vitesse.
Apprendre et s’adapter
À force d’écouter Stella, une chose devient claire: McLaren ne perd pas de temps à ruminer. L’équipe digère, analyse, ajuste. Encore et encore. Le fiasco de Vegas ne sera pas rangé dans un tiroir, il sera disséqué. Parce que chaque enseignement peut devenir un avantage. Et dans une lutte pour le titre où chaque détail compte, aucune donnée n’est trop petite pour être exploitée.
Le Qatar et Abu Dhabi arrivent comme deux ultimes examens. Deux occasions de prouver que cette McLaren-là a du caractère et des ressources. Stella parle d’adaptation, de résilience, de progrès continu. Le discours est posé, mesuré, mais l’ambition suinte entre les lignes.
Ce qui attend les fans? Probablement des courses électriques, tendues, où McLaren cherchera plus qu’un simple rebond. L’équipe veut une conclusion en beauté, quelque chose qui efface le goût amer de Vegas. Pas pour le symbole, mais parce que la saison est encore vivante.
Et clairement, McLaren aussi.
Crédit photo : Cristobal Herrera Ulashkevich / POOL / AFP


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