Marcus Rashford à Barcelone : génie incompris ou mirage catalan ?
À une époque où les mercatos ressemblent plus à des jeux de poker qu’à de simples échanges de joueurs, le nom de Marcus Rashford circule avec insistance du côté de la Catalogne. Un flirt entre le FC Barcelone et un Rashford en quête de rédemption. Mais au-delà du storytelling romantique d’un comeback, une question claque comme une volée de Jordi Alba : Rashford mérite-t-il vraiment ce transfert ?
United, le désamour total
Il fut un temps, pas si lointain, où Marcus Rashford incarnait l’avenir de Manchester United. L’enfant du club, formé à la maison, canon de vitesse et d’élégance balle au pied, laissait entrevoir un destin à la Rooney. Mais 2024 ne chante plus la même mélodie. Rashford fait désormais partie d’un quintet marginalisé à Carrington, relégué à l’écart du groupe pro par Ruben Amorim, aux côtés de Garnacho, Antony, Malacia et Jadon Sancho. Un purgatoire pour ceux que le nouveau coach ne veut plus voir à table.
Son prêt à Aston Villa l’hiver dernier avait pourtant des airs de deuxième chance. 17 matchs, quatre buts, cinq passes décisives… Un bilan correct. Mais pas assez pour convaincre Villa de payer les 40 millions demandés par United. Et surtout, pas assez pour digérer ses 325 000 livres hebdomadaires. Un tarif Galactique pour un rendement devenu terrien.
Sheringham sort le carton rouge
Teddy Sheringham n’est pas du genre à mâcher ses mots. L’ancien attaquant des Red Devils, triple vainqueur en 1999, a visé juste dans son analyse, sans gants ni filtres. “Jouer à Manchester United, c’est être au sommet. Entendre Rashford vouloir s’en aller, c’est désolant. Ça me rappelle Aubameyang à Arsenal, et franchement, c’est pas un compliment.”
Comparé à l’attaquant gabonais dont la carrière a viré au soap opera, Rashford incarne désormais, pour certains, l’image d’un talent gâché par le confort, l’égo ou une mauvaise gestion mentale. La critique est rude. Mais difficile à ignorer.
Ten Hag, Amorim, même combat
Avant même que Ruben Amorim ne pose ses valises à Manchester, Rashford avait déjà perdu du crédit aux yeux de Ten Hag. L’ancien coach néerlandais l’avait publiquement taclé, mettant en doute son implication, son professionnalisme, son impact. En janvier dernier, Amorim enfonce le clou : Rashford doit “changer son attitude” s’il veut rester dans ses plans. Un tacle glissé, suivi d’un uppercut verbal : il préférerait titulariser Jorge Vital, son entraîneur des gardiens de 63 ans, plutôt que Rashford s’il ne donne pas “le maximum”. L’humiliation est complète.
Un niveau qui n’impressionne plus
Oui, Rashford a été éblouissant en 2022-23. 30 buts toutes compétitions confondues, des coups d’éclat, des prises de balle qui faisaient lever Old Trafford comme à la grande époque. Mais cette version de Rashford semble avoir été laissée dans un vestiaire lointain. Depuis, le soufflé est retombé. En 2023-24 : 8 buts en 43 apparitions. La saison dernière ? 11 petits buts au total, dont seulement quatre avec Villa. Un déclin qui interroge, qui pèse, et surtout, qui ne justifie pas un départ vers un club comme Barcelone… du moins pas encore.
Barça : rêve ou erreur de casting ?
Le Barça a coché son nom après avoir vu s’envoler Nico Williams vers d’autres horizons. Mais s’il y a bien une chose que le club catalan ne peut plus se permettre, c’est un pari flou, encore moins un transfert guidé par la nostalgie ou le potentiel passé. Rashford, en l’état, est plus une énigme qu’une réponse. Son profil est séduisant, oui. Sa trajectoire, intrigante. Mais mérite-t-il vraiment de porter le maillot blaugrana ? Difficile à dire.
Pour Teddy Sheringham, la réponse est claire : c’est non. Et tant que Rashford ne redevient pas un leader sur le terrain, un joueur qui transpire l’envie à chaque appel, il risque de rester dans cette zone grise entre les “presque” et les “aurait dû”.
Un été décisif
Le temps presse. Rashford joue peut-être sa dernière carte. Barcelone, ou rien ? Ce serait une erreur. Le garçon a besoin d’un environnement stable, d’un coach qui croit encore en lui, d’un cadre exigeant mais juste. Pas d’une étiquette de sauveur parachuté dans un club au bord de la crise financière.
Le talent, lui, n’a jamais été en doute. Mais à ce niveau, le mental fait la différence. Et Rashford, pour l’instant, n’a pas encore montré qu’il en voulait vraiment. Pas juste pour répondre à ses critiques. Mais pour redevenir ce qu’il était destiné à être.
Crédit photo : Imago
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