Trois penaltys, trois arrêts : Özer explose le Stadio Olimpico
Le chiffre est implacable : trois penaltys arrêtés lors d’une même soirée de Ligue Europa. Ça n’arrive jamais — et pourtant, Berke Özer l’a fait devant la Roma. Le gardien lillois est entré dans la légende, le temps d’un exploit de folie.
Une soirée promise à l’orage
Tout avait pourtant mal commencé pour le portier turc. Après un choc avec Neil El Aynaoui juste avant la demi-heure de jeu, il tremble, la main gauche le tiraille. Le staff lillois croit un moment le sortir, échauffant Arnaud Bodart sur le banc. Personne ne pressent encore ce qui se profile.
Lille attaque fort : à la 6ᵉ minute, Haraldsson frappe à bout portant, profite d’une perte de balle romaine, et déclenche l’aventure (1-0). Le match s’équilibre, la Roma pousse, tente des percées, mais bute sur une défense compacte. Jusqu’à ce qu’une main de Mandi dans la surface change tout, et invite le drame.
Le triple arrêt : récit minute par minute
À la 80ᵉ minute, la main de Mandi est spotée, penalty. Dovbyk s’avance. Özer plonge à sa gauche, stoppe le tir. Applaudissements silencieux. Puis la VAR intervient : entrée anticipée d’un défenseur. Nouveau retrait du penalty.
Deuxième tentative : même tireur, même côté. Même plongeon. Même arrêt. Mais là encore, l’arbitre retire le tir : cette fois, Özer est jugé sorti de sa ligne (mouvement anticipé). Sortie fautive. On recommence.
Troisième essai : c’est Matías Soulé qui hérite du tir. Change de côté. Plus de surprise. Özer s’allonge, dévie la frappe… et c’est dans les gants. Le public romain reste sidéré. Le LOSC hurle. 1-0, Lille garde l’avantage.
Trois tirs au but, trois parades. Trois chances de revenir, effacées.
Héros et polémique
Dans les vestiaires, la célébration est sobre : les joueurs enlacent leur dernier rempart. Bruno Génésio, le coach, s’exprime dans une salle de presse médusée : « Je n’ai jamais vu ça. »
La presse italienne, elle, se divise. Certains parlent d’exploit monumental ; d’autres crient « Penaltygate » : comment trois tirs consécutifs peuvent-ils tous être repoussés ? Dovbyk et Soulé subissent le feu croisé des critiques pour le déficit de précision dans l’exercice.
Dans un registre plus léger, Özer raconte après le match qu’il avait promis à sa petite amie de ne pas encaisser de but. Ce soir, il a tenu parole avec panache.
Un exploit historique
Arrêter trois penaltys d’affilée, c’est rarissime. Peu d’exemples peuvent rivaliser. Certains évoquent Paulo Gazzaniga, qui avait stoppé trois penalties en Liga, mais pas dans un enchaînement aussi intense.
Ici, l’enjeu était énorme : une victoire à Rome, jamais obtenue par un club français jusque-là. Lille s’empare de ces trois points grâce à l’exploit gigantesque de son gardien.
Cette performance pourrait être le déclic de la saison pour le LOSC. Le sourire d’Özer, les crochets des commentateurs italiens, les débats enflammés : tous les éléments d’une légende naissante sont là.
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